Laurette Onkelinx. © Belga

Onkelinx réclame la démission de Jambon et Francken

La cheffe de groupe PS, Laurette Onkelinx, a réclamé mercredi la démission du ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, et du secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Theo Francken, tous deux issus de la N-VA.

« La plupart des leaders de ce parti sont loin de partager les mêmes valeurs que les nôtres. Mettez de l’ordre dans votre gouvernement, cessez de vous taire! Le silence est un renoncement, une faute », a lancé à la Chambre Mme Onkelinx au Premier ministre, Charles Michel, en rappelant les fréquentations et la succession de faits qui sont reprochés aux deux hommes depuis quelques jours.

Selon elle, le pays est entrée dans une nouvelle zone de turbulences alors que, sous la précédente législature, la réforme de l’Etat menée « face à des nationalistes revanchards » l’avait apaisé. « Pour quelle raison avez-vous offert les clés du pays aux nationalistes?  » a-t-elle demandé, en pointant du doigt le déséquilibre de la composition du gouvernement fédéral au regard du nombre de représentants flamands mais aussi des compétences décrochées par la N-VA. A l’entendre, une prise de pouvoir des nationalistes flamands est en cours. « Rien d’étonnant à ce qu’un ministre N-VA veuille l’Intérieur… C’est toujours comme cela que commence la prise de pouvoir des nationalistes, de gauche comme de droite. Mais là, vous leur avez donné aussi l’armée, la police, la fonction publique, la sécurité d’Etat. Ca fait froid dans le dos », a-t-elle souligné.

La N-VA n’a pas répondu aux attaques lancées contre ses deux représentants. Le chef de groupe des nationalistes flamands, Hendrik Vuye, a attribué à son parti le mérite d’avoir renvoyé le PS dans l’opposition après 26 années d’exercice du pouvoir. Selon lui, un gouvernement « Elio II » était inconcevable au regard du recul de la plupart des partis de gauche, parmi lesquels il a inclu le cdH. « A part le PS, personne n’était disposé à poursuivre les gouvernements Elio », a-t-il ajouté.

Plusieurs députés flamands ont interrompu M. Vuye à propos de ses ambitions institutionnelles dans une majorité qui a proclamé la stabilité dans ce domaine. Pendant cinq ans, l’institutionnel ne viendra pas à l’ordre du jour, a-t-il assuré, et la N-VA tiendra son engagement. A l’issue de la législature, les électeurs se prononceront sur les projets politiques de chacun des partis, et celui de la N-VA est connu, a-t-il fait remarquer. Et de féliciter au passage le nouveau premier ministre pour sa connaissance du néerlandais qui tranche avec celle de son prédécesseur. « Un projet cohérent, avec une vision », s’est encore réjoui M. Vuye en évoquant l’accord de gouvernement, loin des tentatives précédentes de « concilier l’inconciliable ». Les socialistes ne veulent pas parler de gouvernement de centre-droite. « C’est clairement un gouvernement de droite, sans le centre », a estimé la cheffe de groupe sp.a, Karine Temmerman.

Selon Mme Onkelinx, la nouvelle majorité ressort les vieilles recettes de la droite version Margaret Thatcher et Jean Gol. « On a l’impression que le logiciel de la droite tourne toujours sur un vieil Attari », a-t-elle ironisé. Les socialistes ont dénoncé les dispositions de l’accord de gouvernement en matière sociale, notamment en matière de pension. « La lecture fut un choc », a dit la cheffe de groupe qui n’a pas été plus tendre pour les matières fiscales, de justice ou de politique énergétique. L’ex-vice-Première ministre a promis une « opposition de résistance et d’espoir ».

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