Guy Verhofstadt en 2007 © Belga

« Nous payons toujours les conséquences financières des opérations ‘d’embellissement’ du gouvernement Verhofstadt »

À l’heure où il faut former un gouvernement fédéral, on entend des envolées lyriques sur le gouvernement violet-vert qui a été au pouvoir de 1999 à 2003. Cependant, on paie l’addition encore aujourd’hui.

En quête d’un nouveau gouvernement fédéral, l’informateur et président du PS Paul Magnette est clair : sa préférence va à une coalition PS, sp.a, MR, Open VLD, Ecolo et Groen. À l’Open VLD, le bourgmestre de Gand, Mathias De Clerq, est également partisan: « Violet-vert: pas par nécessité, mais par conviction », a-t-il écrit dans une opinion parue dans le quotidien De Standaard. « Nous avons vu entre 1999 et 2003 que le violet-vert peut parfaitement fonctionner », et De Clercq a également fait l’éloge des réalisations socio-économiques. Son gardien spirituel, le penseur libéral Dirk Verhofstadt, tweetait en même temps : « Il est temps d’adopter une discipline budgétaire ». Tout cela à un moment où nous ressentons de plus en plus les conséquences financières désastreuses du gouvernement violet-vert dirigé par Guy Verhofstadt (Open VLD).

Il est effarant d’entendre le frère de Guy Verhofstadt appeler à une « discipline budgétaire ». Sur YouTube, on trouve une vidéo de 2007 d’une discussion entre le Premier ministre Verhofstadt et son chef de cabinet Wouter Gabriëls. « Je veux un communiqué de presse qui contient l’expression ‘budget équilibré' », dit Verhofstadt. « Ce sont des conneries », répond Gabriëls, « il n’y a pas d’équilibre budgétaire ». Verhofstadt : « Pas de bêtises. Ce sera le cas d’ailleurs. Même si je dois écrire le texte moi-même ». C’est ainsi que le Premier ministre de l’époque a menti à la population sur la situation budgétaire du pays.

Les gouvernements violets ont pu bénéficier d’un bon climat économique et d’une baisse des taux d’intérêt, mais ils ont dilapidé ces aubaines. Ils ont raté une occasion unique d’accumuler des excédents qui nous auraient permis d’absorber l’augmentation des coûts des pensions et des soins de santé aujourd’hui. Tous les experts budgétaires, de Wim Moesen (KU Leuven) à Herman Matthijs (Université de Gand et VUB), sont tout à fait d’accord :  » Si à cette époque-là nous n’avions pas distribué l’argent, nous serions beaucoup plus loin aujourd’hui « .

Faut-il rappeler le Fonds de vieillissement ? Lors de sa création en 2001, il a été présenté comme la garantie du paiement des pensions actuelles. Comme déjà prévu à l’époque, il s’est avéré qu’il s’agissait d’une coquille vide. « Ce Fonds de vieillissement est une pure hypocrisie », a déclaré Michel Jadot, haut fonctionnaire étiqueté PS, à Knack. L’économiste de la VUB Jef Vuchelen le qualifiait de « démagogue ». En 2016, le Fonds de vieillissement a été enterré, soit une économie structurelle de 120 000 euros.

Alors qu’avec le Fonds de vieillissement, les gouvernements violets ont créé un mirage, les véritables fonds de pension ont été vidés. Geert Noels (Econopolis) parle de « charlatans monétaires ». En 2003, Verhofstadt a repris le fonds de pension de Belgacom (devenu Proximus), qui a embelli le budget de 5 milliards. Nous allons bientôt payer la facture, parce que le fonds est vide et que le gouvernement doit maintenant payer les pensions des fonctionnaires statutaires de Proximus, jusqu’à ce qu’ils soient littéralement épuisés. À partir de 2023, cela coûtera au gouvernement environ 470 millions d’euros par an.

Outre le fonds de pension de Belgacom, le gouvernement violet a saisi ceux du port d’Anvers (236 millions), de la SNCB (300 millions), de Belgocontrol et de Brussels Airport (130 millions au total). « Tout simplement éhonté », a déclaré l’économiste Ivan Van de Cloot (Itinera) qui l’appelle la politique « après nous le déluge » du gouvernement violet.

Un autre exemple est celui des opérations de cession-bail : les gouvernementaux violets ont vendu des immeubles d’état et les ont immédiatement « reloués ». La vente de la Tour des finances, du Centre administratif de l’État, d’une tour WTC et de l’édifice de la Monnaie royale, entre autres, a entraîné des recettes et des dépenses ponctuelles pendant des années. « Les opérations de cession-bail symbolisent les opérations d’embellissement budgétaire violet destinées à maintenir l’équilibre budgétaire », selon la Cour des comptes. « Ces ventes n’étaient certainement pas rentables pour le gouvernement fédéral. »

Nous supportons toujours les conséquences financières de ces « opérations d’embellissement ». La Monnaie royale a déjà été fermée, mais selon le journal économique De Tijd, nous devons encore payer un loyer annuel de 635.125 euros jusqu’en 2021. Et dans la Rue des Palais, peu de fonctionnaires travaillent dans un bâtiment du SPF Finances, pour lequel il faut payer un loyer annuel de plus de 2 millions d’euros. Jusqu’en 2026.

Lorsque Guy Verhofstadt a dirigé un gouvernement intérimaire à la fin de 2007, il a fait un constat douloureux : « L’argent a disparu ». Ses gouvernements violets en étaient entièrement responsables.

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