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Naissance : le nom de la mère s’installe très timidement

Le Vif

Cinq mois après l’entrée en vigueur de la loi permettant de transmettre deux noms de famille à son enfant, plus de 94 % des nouveau-nés ont reçu celui de leur père uniquement.

Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les noms de famille, le 1er juin dernier, plus de 94 % des enfants nés en Belgique ont reçu le seul nom de leur père. C’est le principal résultat de notre collecte de données auprès des services concernés dans onze villes belges : Bruxelles-Ville et les chefs-lieux de provinces, sauf Wavre, qui n’a pas de maternité. Nos chiffres couvrent les cinq premiers mois de la loi. Environ 5 % à peine des nouveau-nés reçoivent donc un double patronyme : presque toujours le nom du père suivi de celui de la mère. Rares sont ceux qui reçoivent le seul nom de la mère (0,2 % à Bruxelles-Ville, 0,4 % à Anvers…) et plus rares encore ceux qui reçoivent le nom de la mère suivi de celui du père.

Les choix des jeunes couples varient nettement d’une région à l’autre : 98 % de noms du père à Bruxelles-Ville comme à Louvain, 89 % à Namur, 85 % à Liège. Sur l’axe nord-sud, les moyennes flamande (96,8 %) et wallonne (91,2 %) sont clairement distinctes. « A Liège, la tradition est davantage méditerranéenne, analyse Jean-François Guillaume, professeur de sociologie à l’ULg spécialisé dans la jeunesse, la famille et l’éducation. A Bruxelles, c’est une autre culture. L’histoire de l’immigration, par exemple, y est très différente. »

Pour la plupart des enfants, il est encore possible de modifier le nom, jusqu’en mai 2015 (inclus). Principales conditions : que l’enfant soit mineur et belge, qu’il n’ait pas encore fait l’objet d’un choix de nom, qu’il n’ait pas de frère ou soeur cadet(te) ayant fait l’objet d’un choix de nom (cela s’appliquerait à l’aîné également), que les deux parents signent la demande. De telles demandes sont peu courantes : 36 à Bruxelles-Ville, 64 à Gand, 17 à Namur, 139 à Anvers (9 districts), 14 à Ottignies, 40 à Louvain, 20 à Bruges. Elles impliquent de prévenir ensuite l’école, la mutuelle, l’assureur… Au 1er juin 2015, la loi aura un an et il ne sera plus possible d’y recourir pour modifier le nom d’un enfant. Après cette date, tous les enfants qui naîtront recevront le même nom que leur grande soeur ou grand frère.

Benjamin Moriamé Priem

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