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Monica De Coninck : « Il faut plus de flexibilité dans l’organisation du travail »

Laurence Van Ruymbeke
Laurence Van Ruymbeke Journaliste au Vif

Monica De Coninck, la ministre de l’Emploi, socialiste, juge que la flexibilité n’a pas qu’une connotation négative et prône un coaching haute couture pour les jeunes sans emploi.

Engrangé le statut unique qui met fin à des années de distinction entre ouvriers et employés, il reste à la ministre de l’Emploi Monica De Coninck (SP.A) à finaliser l’accord dans les textes. Dans une interview exclusive au Vif/L’Express de cette semaine, la responsable socialiste développe ses projets pour le futur et plaide pour plus de flexibilité dans l’organisation du travail, une démarche qui, selon elle, n’a pas qu’une connotation négative. Extraits

Quels sont les obstacles auxquels vous êtes confrontée dans la politique de l’emploi que vous souhaitez mettre en place ?

Monica De Coninck : La législation en matière d’emploi est très compliquée et peu transparente. Depuis deux ans, nous l’améliorons, entre autres, avec l’ONEM (Office national de l’emploi) et le Conseil national du travail. Je voudrais, par exemple, que des parents séparés qui ont la garde de leurs enfants une semaine sur deux puissent travailler moins quand ils ont leur progéniture avec eux et plus la semaine suivante, pour compenser. Idem pour des jardiniers qui auront davantage de travail l’été et moins l’hiver. Je trouve qu’il y a beaucoup trop peu de créativité sur le marché du travail. Je crois que c’est dû au fait que la flexibilité a une connotation négative pour certains.

Le chômage des jeunes reste un gros point noir…

Oui. Il faut pour eux, y compris pour les peu scolarisés, un accompagnement beaucoup plus individualisé, ce que j’appelle un coaching haute couture. Car je suis convaincue que dans 75 % des cas, il est possible de trouver une solution positive pour eux.

Vous avez déclaré il y a quelques mois, et le propos avait fait grand bruit, qu’il y avait de l’emploi pour tout le monde. Le diriez-vous encore aujourd’hui, alors que le pays compte presque 500 000 chômeurs ?

Oui, je le redirais. Dans les dix prochaines années, environ 500 000 personnes vont partir en pension, en Belgique. Il est donc urgent d’investir dans la formation et l’éducation pour s’assurer qu’un maximum des 18-60 ans soient au travail. Sinon, dans quatre ou cinq ans, nous aurons de gros soucis pour trouver des travailleurs.

En matière de création d’emplois, il y a des opportunités mais il faut les saisir. Dans les villes, l’état des maisons et leurs performances énergétiques laissent souvent à désirer. Pourquoi ne pas lancer un vaste projet de rénovation de ces logements ? Ce n’est pas simple car un projet comme celui-là dépendrait de différents niveaux de pouvoir. Il serait plus efficace de négocier ensemble les objectifs à atteindre, puis de travailler chacun avec sa casquette. Nous venons d’obtenir 120 millions d’euros de l’Europe pour financer l’activation des jeunes sans emploi. C’est un début. Ce que je demande, c’est plus de créativité et de volonté de travailler ensemble. A Anvers, l’ancien bourgmestre Patrick Janssens a imposé à tout le monde de collaborer. Ce n’était pas évident. Mais nous avions un plan global pour la ville, à laquelle chacun devait participer.

Lire l’intégralité de l’interview de Monica De Coninck dans Le Vif/L’Express de cette semaine.

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