Michel et Francken affichent leur soutien à Emmanuelle Praet

La décision prise par RTL-TVI d’écarter sa chroniqueuse Emmanuelle Praet après de nouveaux propos polémiques sur le plateau de « C’est pas tous les jours dimanche » ne fait pas l’unanimité, plusieurs élus de droite la dénonçant sur Twitter.

Le Premier ministre Charles Michel a affiché son soutien à la chroniqueuse en Bureau de parti. Theo Francken avait déjà fustigé la décision d’RTL-TVI sur les réseaux sociaux, l’attribuant aux écologistes. Les Verts et le groupe média ont rejeté cette attaque.

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Dimanche, Emmanuelle Praet avait interpellé les représentants des gilets jaunes présents sur le plateau de l’émission. « Aux dernières élections, Ecolo a fait un bond. Toutes ces taxes que vous avez, ce sont des taxes environnementales. Aux prochaines élections, réfléchissez quand même », a-t-elle lancé.

Des propos dénoncés dès dimanche midi par la co-présidente d’Ecolo Zakhia Khattabi et par ailleurs qualifiés d' »outranciers » par la direction de la chaîne privée qui a dès lors suspendu à titre conservatoire, tant en télé qu’en radio, la chroniqueuse.

Une décision qui ne fait pas l’unanimité dans le monde politique, plusieurs élus la dénonçant vertement sur les réseaux sociaux.

Dimanche soir, c’est le secrétaire d’Etat Theo Francken (N-VA) qui a ouvert le feu. « Le duo présidentiel écologiste Nollet-Khattabi a demandé la démission d’Emmanuelle Praet, parce qu’elle a déclaré que les gilets jaunes devaient mieux réfléchir avant d’aller voter car ces augmentations de carburant sont des exigences écologiques. Ils ont obtenu son scalp sur le plateau de RTL », a-t-il ainsi tweeté, ajoutant: « des présidents de parti exigeant la démission d’un commentateur politique, journaliste. J’ai peur de ces verts. Et je suis choqué que RTL se mette ainsi à genoux. »

En Flandre toujours, la présidente de l’Open Vld, Gwendolyn Rutten, a elle aussi apporté son soutien à Emmanuelle Praet, estimant que la décision de RTL constitue un « mauvais signal ». « Chaque politicien entend et lit des analyses sur lui-même, sur l’idéologie de son parti, qui sont fausses ou contraires à ce qu’il pense. Faire avec ça fait partie de la démocratie libérale. Si l’on est pas d’accord, on demande un droit de réponse. Pas de suspension », a-t-elle écrit sur le réseau social.

En Belgique francophone, c’est le MR qui est monté au créneau, plusieurs élus libéraux, dont David Clarinval, Richard Miller, Frédérique Ries, Marion Lemesre ou Eric Sax prenant fait et cause pour la chroniqueuse. « Total soutien à @EmmanuellePraet qui a juste fait son rôle de chroniqueuse qui n’est pas le même que celui de journaliste. La décision de @RTLTVI est incompréhensible quand on connaît les prises de position des autres chroniqueurs, sans que cela ne génère de réaction », a pour sa part réagi le Montois Georges-Louis Bouchez.

Quant au ministre de l’Agriculture et des Indépendants, Denis Ducarme, il a regretté une décision « qui va dans le sens d’un nivellement par le bas du débat et d’une pensée unique un peu molle ». « Je suis un défenseur de la liberté d’expression. Beaumarchais avait raison: ‘Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur' », a-t-il tweeté.

Lors du Bureau du MR, le Premier ministre Charles Michel a affiché son soutien à la chroniqueuse, a-t-on appris. Selon La Libre, il a remercié les mandataires réformateurs qui en ont fait de même.

Vilipendée, la coprésidente d’Ecolo Zakia Khattabi a indiqué n’avoir pas contacté RTL, ce qu’a confirmé le média. Elle n’a pas demandé que Mme Praet soit écartée de l’antenne, se contentant de demander un « démenti » et une « condamnation ferme » des propos de Mme Praet.

Fustigeant l’attitude d’Ecolo, plusieurs élus MR s’étaient demandés sur Twitter quel retentissement aurait eu l’appel à la démission d’un autre chroniqueur, s’il avait été lancé par leur président Olivier Chastel.

Une polémique politico-médiatique avait éclaté il y a neuf mois après qu’avait été rendu public un courriel envoyé par le journaliste de la RTBF Eddy Cackelberghs comparant l’empathie de Louis Michel pour les migrants et la politique du gouvernement actuel. Le président du MR, Olivier Chastel, s’était dit sidéré de l’attitude du journaliste et avait directement pris contact avec la direction de la radio-télévision de service public pour se plaindre d’une attitude qui, selon lui, portait atteinte à l’indépendance et la neutralité de la RTBF. Eddy Cackelberghs avait été écarté de l’antenne pendant quelques temps.

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