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Michel Daerden: Philippe Moureaux fustige « le niveau olympique d’hypocrisie » de certains

Le sénateur bourgmestre socialiste de Molenbeek-Saint-Jean, Philippe Moureaux, a fustigé lundi sur Twitter l' »hypocrisie » dont certains – qu’il n’a pas nommés – ont fait preuve selon lui à l’occasion du décès de l’ancien ministre Michel Daerden.

« En lisant les hommages à Michel Daerden, je découvre une fois encore le niveau olympique d’hypocrisie de quelques uns… », a posté l’ancien vice-président du PS dans un bref message. M. Moureaux n’a pas précisé qui il visait avec cette remarque, alors que très nombreux hommes et femmes politiques ont salué la mémoire de M. Daerden décédé dimanche soir à l’âge de 62 ans à l’hôpital de Fréjus (sud de la France), où il avait été admis le 25 juillet à la suite de deux arrêts cardiaques.

Daerden était « sincèrement populaire mais improbablement crédible »

Michel Daerden répondait à trois des cinq critères qui caractérisent les leaders, considère le professeur René Zayan, professeur de psychologie politique à l’UCL, interrogé par l’agence Belga. Daerden était « sincèrement populaire mais improbablement crédible », résume ce spécialiste des comportements non-verbaux. Parmi les cinq critères devant mener au leadership, Michel Daerden répondait « certainement » à deux d’entre eux et « en partie » à un troisième. L’homme politique liégeois faisait preuve incontestablement de sociabilité et de jovialité à l’opposé d’un Bayrou, analyse M. Zayan. « Il affichait un large sourire, vrai (…). Inconsciemment, ces réactions de plaisir sont perçues comme très positives. C’est un lubrifiant social », explique le professeur. « Ce stade précède ou suit celui du rire qui est perçu dans toutes les cultures du monde comme une manifestation de sociabilité extraordinaire. Le rire spontané ou le fait de faire rire, un comportement plutôt masculin, est contagieux, réciproque et synchronique », développe M. Zayan. « Comme Chirac par exemple, Daerden avait beaucoup d’autodérision qui est très appréciée en Belgique. Contrairement aux Français, les Belges n’aiment pas l’ironie, comme la pratique Reynders et qui est typiquement parisienne », détaille M. Zayan. Michel Daerden manifestait également, dans une moindre mesure, de l’empathie, cette capacité à comprendre les autres et qui est plus développée généralement chez les femmes. Ce comportement faisait de M.
Daerden un homme politique populiste, sans connotation péjorative, estime M. Zayan. « Les Belges aiment les hommes politiques qui parlent plus lentement, qui pratiquent de longues pauses et qui donnent l’impression d’être à l’écoute », indique le professeur de l’UCL en guise d’explication de la popularité de l’ancien ministre d’Ans. Ce dernier faisait preuve d’empathie surtout au niveau local, précise M. Zayan. En revanche, l’ancien ministre socialiste manquait de respectabilité et de crédibilité pour devenir un réel leader. « Avec Obama, Reagan, Mitterand ou encore de Gaulle, il y a une distance qui impose une respectabilité. Reynders inspire également la respectabilité, contrairement à Hollande qui était perçu comme blagueur. Comme Chirac, Daerden recherchait le contact physique, en pinçant les joues ou en tapotant les épaules. Il manquait d’autorité naturelle », poursuit le professeur de l’UCL. Si M. Daerden était salué pour la gestion des ‘chiffres’, son manque de crédibilité ne lui permettait pas d’être un leader, selon le spécialiste des comportements non-verbaux. « Il n’avait pas la capacité d’être un vrai leader pouvant réagir en temps de crise. Il n’aurait pas pu être Premier ministre », conclut René Zayan, sur base des expressions faciales et gestuelles de l’ancien ministre fédéral des Pensions.

Avec Belga

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