Le centre de Broechem © Belga

Meurtre d’un enfant dans un centre d’asile : ce que l’on sait

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Mercredi, Daniel, un enfant palestinien de 9 ans, a été retrouvé mort sur les terrains du centre d’asile de Broechem. Il avait été vu la dernière fois deux jours avant alors qu’il se promenait en vélo dans le centre. Cinq suspects ont été interpellés. Le point.

Mercredi après-midi, les enquêteurs retrouvent le corps du petit garçon dans un fossé, les mains et les pieds liés. Cinq Palestiniens, dont trois résidents du centre d’asile, sont placés sous mandat d’arrêt par juge d’instruction à Anvers pour les faits qualifiés de prise d’otage et d’assassinat. Les suspects comparaîtront mardi en chambre du conseil, laquelle devra décider de la prolongation ou non de leur détention.

Une rançon de 100 000 euros

Interrogé par De Standaard, l’oncle de Daniel raconte que le petit garçon disparaît lundi alors qu’il roule à vélo. Mardi matin, la tante du petit garçon qui réside à Broechem, reçoit un message Whatsapp d’un numéro britannique inconnu exigeant une rançon de 100 000 euros. Alertés, les enquêteurs passent le centre au peigne fin, dans l’espoir de retrouver le petit garçon vivant. Mercredi, ils découvrent son corps sans vie et une enquête pour meurtre est ouverte. Rapidement, une analyse de téléphonie conduit à l’arrestation de cinq suspects.

Fils unique d’une mère palestinienne et d’un père libanais, Daniel passe plusieurs années dans un camp de réfugiés libanais. Après la séparation de ses parents, il fuit en Belgique avec sa mère, Amina, âgée de 26 ans. Il y a quatre mois, mère et fils trouvent refuge au centre ouvert de Broechem.

Bassam, frère d’Amina et oncle de Daniel, ne comprend pas la demande de rançon. « Ce n’est pas chez nous qu’on trouvera beaucoup d’argent. Je ne comprends pas d’où vient cette demande de 100 000 euros. Mon neveu me semble une victime arbitraire. D’après moi, ils auraient pu enlever un autre enfant, et c’est un pur hasard qu’ils ont emmené Daniel », confie-t-il au journal De Morgen.

Cependant, selon De Morgen, les enquêteurs se demandent si la famille de Daniel ne devait une grosse somme d’argent à quelqu’un. Leurs créanciers auraient enlevé le petit Daniel pour mettre la pression sur les membres de sa famille et les contraindre à payer leur dette. Ils tiennent également compte de la possibilité que les ravisseurs n’aient pas eu l’intention de tuer l’enfant, mais que ce dernier se soit tellement démené qu’il n’a pas survécu à l’enlèvement.

Pourquoi n’avez-vous rien fait ?

Contacté par téléphone par un journaliste du Standaard, le père de Daniel ne cache pas sa fureur et envers l’état belge. « Mon fils est venu en Belgique, parce qu’on y est en sécurité. Comment a-t-il pu être assassiné dans un centre où on lui a offert l’asile ? Pourquoi personne n’a pris soin de lui ? Pourquoi n’avez-vous rien fait ? »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire