© BELGA/Marthe Deleersnyder

Métro automatique d’ici 2025: la STIB à l’heure des choix

Le compte à rebours a commencé pour la STIB et la Région bruxelloise dans le dossier de la modernisation de son réseau de métro qui se traduira, à l’horizon 2025, par l’inauguration d’une ligne de métro entièrement automatisée sur l’axe nord sud (Bordet – Albert).

Sur le contenu et le timing des échéances intermédiaires, les jeux sont encore ouverts, est-il ressorti de propos tenus mardi par le ministre Pascal Smet et la direction de la STIB, en marge du salon international du transport public de Milan.

Si l’on en croit le ministre Smet, la situation devrait toutefois s’éclaircir au niveau du gouvernement bruxellois à l’automne.

Jusqu’avant la décision politique de réaliser la ligne de métro nord-sud, la STIB avait commencé à plancher sur le projet « Pulsar » portant sur l’instauration, d’ici 2018, du mode automatique sur les lignes 1 et 5 (axe est-ouest) avec l’aval du gouvernement bruxellois.

Sans engendrer de percement très coûteux d’un nouveau tunnel, ce mode permettrait surtout d’augmenter très sensiblement la capacité d’une ligne par une fréquence de passage plus élevée des rames car il échappe au risque d’erreur humaine à bord.

Ce changement était envisagé car la STIB doit à la fois remplacer ses plus anciennes rames et sa signalisation toujours efficace, mais qui s’avère largement dépassée en ce début de 21e siècle.

629 millions d’euros

Le coût de Pulsar avait été estimé, en 2011, à 629 millions d’euros, en ce compris le renouvellement du matériel roulant.

Depuis la décision d’aller de l’avant dans la réalisation du projet de métro automatique nord-sud, la STIB n’entend évoquer le dossier Pulsar en tant que tel. Elle vise plutôt la modernisation à terme de l’ensemble de son réseau, à commencer par celle de sa signalisation, totalement incontournable pour envisager un virage vers l’automatisation.

Toujours en phase d’étude des différentes options, une délégation de la STIB a visité jeudi les installations du réseau de métro de la société de transport public publique milanaise TAM. Y co-existent trois modes de gestion: une ligne automatique récente (la 5 concédée pour 30 ans et inaugurée en 2012-2013), actuellement longue de 14 km, trois lignes à commandes manuelles, et une assurée par des rames de métro semi-automatisées, dont le conducteur ne commande plus que l’ouverture des portes et le départ.

Cette dernière ligne a été équipée d’une nouvelle signalisation de type CBTC à bloc mobile qui permet de situer chaque rame avec beaucoup plus de précision et autorise une fréquence de passage plus élevée sans risque accru d’accident. Ce type de signalisation n’exclut pas un passage ultérieur au mode automatique.

La STIB se prépare à adopter ce type de signalisation.

Les lignes 1 et 5 automatisées ou non?

En ayant dans le viseur l’ouverture de la ligne automatisée nord-sud en 2025 et le passage du tronçon existant de cette ligne (Gare du nord-Albert), en métro manuel dès 2021, la société bruxelloise et la Région doivent décider dans les tous prochains mois de faire des lignes 1 et 5 soit des lignes directement automatisées, comme le prévoyait le défunt plan Pulsar, soit provisoirement semi-automatiques. Le tout s’inscrit dans un contexte budgétaire difficile, et selon un timing encore à peaufiner.

Aux yeux de Brieuc de Meeùs, le CEO de la STIB, le mode semi-automatique aurait le mérite d’améliorer la capacité des lignes 1 et 5 déjà dans une proportion significative (passage de rame toutes les deux minutes en heures de pointe).

Certains, notamment au sein de la STIB, sont a priori partisans d’un passage direct des lignes 1 et 5 au mode automatique, moyennant une décision rapide dans ce sens, pour permettre de récupérer temporairement quelques rames plus anciennes toujours en service pour l’exploitation provisoire de l’axe existant saturé Gare du nord-Albert et d’assurer à l’horizon 2025 une gestion moins compartimentée du métro, telle qu’observée à Milan.

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