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Menace terroriste : De Wever veut une solution à long terme à Anvers

Le bourgmestre d’Anvers Bart De Wever (N-VA) appelle à une solution permettant de sécuriser certaines cibles susceptibles d’être menacées en Belgique, même dans la perspective d’un abaissement éventuel du niveau d’alerte qui conduirait par exemple le gouvernement fédéral à retirer les paras en poste à Anvers. La police locale ne pourrait mener à bien une telle mission de surveillance, a indiqué M. De Wever sur la VRT-Radio.

Selon lui, les paras qui surveillent le quartier juif à Anvers depuis trois semaines livrent du très bon travail. Mais on attend lundi une nouvelle évaluation de l’OCAM, l’organe qui analyse l’amplitude de la menace terroriste, lors d’une réunion du nouveau conseil de sécurité nationale. Il s’agira d’examiner si le niveau de la menace pourra être rétrogradé.

Dans le cas d’une rétrogradation du niveau 3 au niveau 2, les paras devraient quitter l’espace public, là où il sont actuellement déployés. Cependant, si le gouvernement devait prendre une telle décision, Bart De Wever demande qu’ils soient remplacés par un autre personnel de surveillance, pour les lieux qui « continueront à faire l’objet d’une menace réévaluée d’acte terroriste, même en cas de baisse du niveau général ».

« Si on décide que les militaires doivent partir, je n’ai rien contre. Je ne suis pas un fan des militaires dans la rue », a indiqué Bart De Wever, lui qui appelait pourtant depuis des mois à faire protéger des cibles potentielles par des paras et dont le parti soutient l’idée d’un plan Vigipirate à la belge. « Mais j’ai besoin d’une solution », a-t-il clamé vendredi alors que son partenaire de gouvernement, le CD&V – et singulièrement le CD&V anversois – se montre irrité par l’option militaire pour garantir la sécurité. Tout le monde a effectivement pu observer qu’il y a eu un différend avec le CD&V, a d’ailleurs admis vendredi Bart De Wever, sans vouloir revenir sur cet incident. « Il y va de la politique comme d’un mariage, on fait parfois face à des moments de crispation, mais il faut continuer », a-t-il ironisé.

« Avec le nombre de paracommandos actuellement présents à Anvers, je ne suis même pas en état de faire surveiller toutes les écoles juives, au début des cours, à midi et à la sortie. Je dois y consacrer une capacité policière supplémentaire », a précisé Bart De Wever.

Le président de la N-VA presse dès lors le gouvernement d’agir. « Je ne souhaite pas revivre ce que nous avons vécu dans le passé. J’ai encore une armoire pleine de lettres de promesses jamais exécutées. J’ai été dix fois voir Joëlle Milquet (la précédente ministre de l’Intérieur), j’ai perdu des demi-journées, tout cela pour rien », a-t-il asséné.

« Donc, si le gouvernement décide que les militaires doivent partir demain, je souhaite savoir ce qu’il propose pour après-demain. Car il est question de centaines d’hommes à déployer. Sachez que si nous devions passer au niveau 4, il faudrait 200 hommes en plus par jour. Cela dépasse la capacité d’un corps de police local. Je peux difficilement expliquer à la population que je ne peux plus lutter contre la criminalité parce que tous les agents doivent être de piquet pour surveiller un certain nombre de bâtiments ».

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