" J'aime toucher la peau des arbres, elle me fait penser à celle des éléphants. " © OLIVIER DONNET

Melanie De Biasio sur la marche : « Quelque chose de très enfantin se réveille en moi »

Melanie De Biasio, la chanteuse à la voix d’or, ne marche pas. Elle sautillonne dans les bois près de Charleroi.

On lui parle d’un ami blessé auquel son médecin avait recommandé de chanter en marchant et qui a beaucoup pratiqué le répertoire de Jacques Brel et de Georges Brassens dans les bois. Melanie De Biasio est saisie.  » C’est beau ! Je veux rencontrer ce médecin !  » La chanteuse jazzy aux racines italiennes connaît l’art du souffle et le sentiment de communion avec la nature. Après sa tournée au Québec et en Islande, le festival Esperanzah (5 août) et le Jazz Middelheim (10 août), elle s’envolera pour Montereale Valcellina (Frioul). Au programme : des promenades avec son zio, avec les anciens et les enfants du village de ses grands-parents, dans le souvenir d’une nonna toujours en mouvement qui n’est pas sans rappeler le culte qu’elle voue au héros de Forrest Gump.  » Cours, Forrest, cours !  »

 » Dire « je vais aller dans les bois » est très différent du mot « marcher », un peu rigide.  » Il faut imaginer l’auteure de Lilies en baskets, sa clé de voiture attachée à un lacet, sans sac, ses  » épaules libérées de tout « , qui  » sautillonne comme un gosse  » dans le bois du Noir Chien. Sautillonner : le mot figure au dictionnaire. Le Noir Chien, lui, se trouve au sud de Charleroi.  » Comme les Vietnamiens et les Japonais, je balance mes bras, car ce mouvement réveille la cage thoracique et stimule le flux sanguin. Je nage tous les matins, ça fait partie de ma routine de travail mais, en fin de journée, quand le temps le permet, je ressens l’urgence d’aller dans les bois. La beauté de la nature me lave les yeux et les oreilles. J’aime bien toucher les arbres, leur peau me fait penser à celle des éléphants. Quelque chose de très enfantin se réveille en moi.  » Elle organise des réunions-balades :  » Porter un même regard sur un même horizon, ne pas se regarder l’un l’autre, laisser les silences s’installer, se permettre d’être poreuse, trouver le juste mot… C’est bien mieux que dans une salle de réunion.  » Melanie De Biasio est aussi une marcheuse urbaine, à commencer par Charleroi, sa ville natale où elle a implanté une résidence d’artistes. De jour comme de nuit, elle y fait  » des rencontres insolites et surréalistes, à son image « . Les villes qu’elle ne connaît pas, elle s’y aventure sans carte,  » sinon, on passe à côté de l’expérience.  »

Politiques en marche

Beaucoup de politiques font du macronisme sans le savoir. En marche ! L’actuel ministre wallon de l’Economie, Jean-Luc Crucke (MR), a traversé la Wallonie d’est en ouest à l’été 2016. Cinq mille photos et 850 kilomètres plus tard, la marche reste indispensable à son équilibre.  » Même détériorée, la Wallonie est magnifique. On voit très bien comment elle pourrait encore être mieux.  » Dans le même gouvernement, Alda Greoli, ministre CDH de l’Action sociale, est une redoutable randonneuse. L’Himalaya et le Val d’Aoste (par les sommets) n’ont plus de secrets pour elle. Prochaines destinations : douze jours dans les montagnes d’Arménie à la découverte de petites églises anciennes, puis Bastogne pour y voir l’exposition du peintre-paysan André Bosmans. Denis Ducarme (MR), Jean-Marc Nollet (Ecolo) et Laurette Onkelinx (PS) sont marcheurs aguerris (non exhaustif), sans compter Raoul Hedebouw (PTB), pour les oiseaux.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire