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Marcourt pressé de supprimer le seuil plancher pour l’octroi des allocations d’études

La Fédération des étudiants francophones (Fef), la Ligue des familles (LDF) et le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP) demandent une nouvelle fois au ministre de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt, de supprimer « purement et simplement » le mécanisme de seuil minimum dans l’octroi des allocations d’études alors qu’à peine 9% des étudiants candidats à cette bourse l’ont obtenue pour l’année académique 2017-2018, indiquent les associations dans un communiqué commun publié mardi.

Pour rappel, une première réforme des allocations d’études avait été mise en place en 2016. Celle-ci a introduit un seuil plancher de revenus en deçà duquel l’étudiant ne peut pas obtenir de bourse. L’objectif affiché d’une telle mesure était de détecter d’éventuels fraudeurs parmi les étudiants souhaitant bénéficier d’une bourse d’étude. Le dispositif s’est rapidement retrouvé sous le feu des critiques. Un arrêté correctif a alors été publié afin de créer, au sein de l’administration des allocations, une « commission spéciale » chargée du suivi des candidats concernés. Celle-ci a pour mission première de vérifier avec le candidat l’état de son dossier (l’oubli éventuel de revenus ou au contraire la possibilité de bénéficier de certaines aides sociales).

Cette commission peut aussi, le cas échéant, octroyer elle-même une aide financière au candidat. « Sur la forme, le dispositif actuellement en place semblait pouvoir limiter le problème et montrait que le ministre suivait, si pas les solutions, les inquiétudes. Cependant, lorsque l’on observe les dernières statistiques, la réalité est grave: seulement 9% des étudiants dont les revenus sont sous le seuil ont obtenu une allocation d’études pour l’année académique 2017-2018 », déplorent de concert les associations.

Pour ces dernières, le système des allocations d’étude ne remplit dès lors plus sa mission première, qui est de permettre aux élèves de condition peu aisée d’avoir accès aux études supérieures. Elles réitèrent donc leur demande auprès du ministre Marcourt d’abroger le « mécanisme du seuil minimum pour qu’aucun étudiant n’entende plus qu’il est ‘trop pauvre pour étudier' ». Le dispositif, qualifié d' »excluant » par les associations, va par ailleurs à l’encontre des engagements en matière d’accessibilité et de démocratisation de l’enseignement supérieur, tels qu’envisagés dans la déclaration de politique de la Fédération Wallonie-Bruxelles ‘Fédérer pour réussir’.

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