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Marc Van Ranst victime de nouvelles menaces de mort

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Le virologue Marc Van Ranst (KULeuven) a de nouveau fait l’objet de menaces de mort.  » Quelqu’un pourrait-il mettre une balle à Van Ranst et son alarmisme « , a écrit le chef cuisinier d’un restaurant ostendais sur sa page Facebook. Son message est devenu viral et la police a ouvert une enquête.

Selon une information de Krant van West-Vlaanderen, la publication date du dimanche 3 janvier. Vincent F., aux fourneaux de la Brasserie Albert à Ostende avant le confinement, partage un article de Knack sur sa page Facebook. Celui-ci révèle que 92% des personnes décédées du covid souffraient d’une maladie chronique sous-jacente. L’information conduit le chef cuisinier à conclure que Marc Van Ranst se moque des gens. « Quelqu’un pourrait-il mettre une balle à Van Ranst et son alarmisme, on vous entube, les médias sont corrompus et l’état encore plus », réagit le chef cuisinier.

Procès-verbal

La police de la zone Het Houtsche ouvre une enquête. « Nous avons rédigé un procès-verbal et invité la personne concernée pour une audience », déclare sa porte-parole. Van Ranst, qui a déjà fait l’objet de menaces, n’est guère impressionné. « C’est déplacé. Je comprends tout à fait que certains secteurs aient beaucoup de mal, et donc aussi l’horeca, mais c’est aller beaucoup trop loin. Moi aussi, j’aime bien aller au restaurant, comme tout le monde. Quand ce sera de nouveau possible, ce ne sera pas dans le restaurant où cet homme est chef ».

https://twitter.com/vanranstmarc/status/1346749723957473281Marc Van Ransthttps://twitter.com/vanranstmarc

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Entre-temps, le chef a présenté ses excuses. « Je présente mes excuses à monsieur Van Ranst. Je ne lui reproche rien, mais en ce moment, je suis juste très frustré. En 2020, j’ai travaillé trois mois, je suis indépendant et n’ai donc pas droit à une indemnité. L’horeca a investi en écrans en plexiglas et autres protections, mais a dû refermer après trois mois. Et pourquoi ? Entre-temps, il est clair que la majorité des contaminations ne se produisent pas dans notre secteur », confie-t-il au Laatste Nieuws.

Héros de clavier

Considéré comme certains comme l’incarnation de toutes les calamités entraînées par la pandémie de coronavirus, Marc Van Ranst fait régulièrement l’objet de menaces, la plupart du temps par ce qu’il appelle des « héros de clavier », qui l’invectivent en ligne, mais aussi dans la vie réelle.

L’été dernier, le virologue a ainsi été copieusement insulté par un ouvrier d’une cinquantaine d’années en désaccord avec ses opinions politiques lors d’un trajet en train. Comme le rappelle le quotidien De Standaard, Van Ranst avait critiqué l’extrême droite lors d’une interview accordée à la télévision néerlandaise. L’ouvrier a traité le virologue de « rat de gauche » et de « sale communiste » avant de conclure son invective par un salut hitlérien. L’homme a été cité à comparaître devant le tribunal correctionnel de Malines.

Diaboliser les virologues

Van Ranst, qui bénéficie d’une protection police, s’inquiète davantage de l’ASBL Viruswaanzin, une association qui s’oppose à certaines mesures destinées à endiguer l’épidémie qu’elle juge disproportionnées. L’ASBL utilise des moyens juridiques, mais n’hésite pas à user d’un ton dur envers les virologues. Son porte-parole et avocat s’interroge par exemple si les virologues s’inquiètent des « conséquences désastreuses de leurs mesures » avant de suggérer que les juges « devraient avoir la possibilité d’envisager la peine de mort ». Van Ranst estime que l’ASBL diabolise les virologues, et qu’il suffirait d’un fou pour commettre l’irréparable.

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