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Magnette et Michel ne veulent pas de la présidence wallonne

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Les présidents du PS et du MR refusent de se déclarer candidats à la plus haute fonction wallonne. « Le rôle de bourgmestre est plus épanouissant », disent-ils.

Que personnalité souhaiteriez-vous voir devenir ministre-président wallon? Un sondage du quotidien L’Echo donnait cette semaine un quatuor de tête composé de Rudy Demotte (20,4%), l’actuel ministre-président, de Willy Borsus (13,9%), chef de groupe MR au parlement wallon, avant les deux présidents du MR, Charles Michel (10%) et du PS, Paul Magnette (6,2%). En marge du face-à-face à couteaux tirés que Le Vif/ L’Express a organisé en début de semaine, les deux présidents disent ouvertement… que le poste ne les intéresse guère. Voici ce qu’ils en disent.

Avez-vous des ambitions personnelles ? Il y a en Flandre un vrai débat sur le fait de savoir qui veut occuper telle fonction, c’est même un vrai enjeu politique et médiatique. Du côté francophone, on a un peu l’impression que ce n’est pas présent. Pour être clair : êtes-vous candidat à titre personnel pour la ministre-présidence de la Wallonie, à l’heure où les enjeux sont importants ?

Paul Magnette. Moi, je suis candidat député wallon, voilà. Je suis bourgmestre de Charleroi.

Rien de plus ?

P.M. Non. Et je trouve toujours cela déplaisant parce que cela nourrit chez les gens le sentiment de « ah, il s’y voit déjà ! ». Non, pour l’instant, je suis candidat député wallon.

Mais connaître votre choix permettrait la clarté, aussi, dans un système politique compliqué…

P.M. Oui, mais cela donne le sentiment que l’on s’y voit déjà, en haut de l’affiche, comme dans la chanson d’Aznavour.
Etre candidat, cela ne veut pas dire qu’on s’y voit déjà, pourtant…

C’est un signe de clarté !

P.M. Je suis d’accord avec vous, mais c’est comme ça que les citoyens le perçoivent. Il ne faut pas le faire. Par contre, je trouve que c’est une très bonne chose d’avoir interdit les doubles candidatures parce que, comme c’était permis, on avait tous la tentation d’utiliser cette possibilité pour mettre nos machines électorales sur toutes les listes, et cela créait beaucoup de confusion. Maintenant, c’est mûrement réfléchi, j’irai défendre notre projet au niveau wallon.

Cela veut dire que vous refusez d’être ministre-président ?

P.M. Je n’en ai pas l’aspiration.

Et vous, Charles Michel ?

Charles Michel. J’ai un peu le même point de vue. Ce qui m’intéresse vraiment, c’est d’être le président du MR qui réussit à faire progresser les idées du MR. C’est parfois difficile à croire quand on ne vit pas dans l’engagement politique, mais nous vivons avec la compréhension nécessaire que chaque responsabilité est à durée déterminée et que ce sont les électeurs qui donnent à intervalle régulier la capacité ou pas de pouvoir assumer ou poursuivre notre travail. Pour tout dire, j’aime et je me sens utile dans le rôle qui est le mien comme chef de parti et comme bourgmestre de Wavre.

P.M. Moi aussi, je suis très content d’être bourgmestre, c’est une fonction plus épanouissante que celle de ministre parce que l’on voit ce qu’on fait. C’est concret. Ministre, c’est très ingrat parce que l’on vous attribue d’immenses pouvoirs alors que les contraintes sont colossales : budgétaires, européennes, de compromis avec les partenaires… Entre l’intention que l’on a et là où on peut arriver, il y a une série de bras de fer très important à devoir mener.

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