Louis Michel © Belga

Louis Michel: « La famille libérale est indivisible »

Han Renard

« Tous ceux qui pensent que le MR va mettre en oeuvre le programme socio-économique du PS se trompent », déclare Louis Michel, figure de proue du MR, à notre consoeur de Knack.

Alors que le calvaire pour la formation d’un nouveau gouvernement fédéral est peut-être entré dans sa semaine décisive, les libéraux francophones apparaissent de plus en plus comme l’une des pierres d’achoppement qui entravent la formation d’un gouvernement bourguignon autour de la N-VA et du PS. « C’est inexact », affirme Louis Michel, figure de proue du MR. « Nous voulons un gouvernement fédéral le plus rapidement possible. Cependant, les options sont peu nombreuses. »

En début de semaine, le président du MR et ancien informateur Georges-Louis Bouchez s’est exprimé dans plusieurs journaux: un gouvernement bourguignon basé sur des concessions communautaires en échange d’une politique socio-économique de gauche n’est pas une option pour le MR. Et Louis Michel ne peut qu’adhérer. « La politique socio-économique est notre plus grande préoccupation. Le MR n’abandonnera certainement pas ses priorités socio-économiques ».

Compte tenu de la situation budgétaire précaire de la Belgique, la marge de manoeuvre financière pour une nouvelle politique sociale est en tout cas extrêmement limitée, selon Michel. « Le MR veut donc se concentrer pleinement sur la croissance économique, car c’est la seule façon de mettre de l’ordre dans le budget. »

Louis Michel et le MR souhaitent poursuivre la politique de centre-droit du gouvernement de Charles Michel. « Regardez les résultats de la précédente coalition sur l’emploi. En outre, la Belgique consacre déjà plus de 55 % de son produit national brut aux dépenses publiques. Si l’on veut aller encore plus loin, ce sera sans le MR. Nous sommes prêts à faire des compromis, mais quiconque pense que le MR va mettre en oeuvre le programme socio-économique du PS se trompe ».

On peut se demander si on aura un jour un gouvernement fédéral bourguignon. Mais un point d’accord semble avoir été trouvé la semaine dernière entre le président de la N-VA Bart De Wever et le président du PS Paul Magnette : dans une construction bourguignonne, l’Open VLD passe par-dessus bord. Louis Michel réagit vivement.

« Au niveau fédéral, la famille libérale est indivisible. Je ne vois aucun scénario où il serait intelligent ou acceptable d’entrer dans un gouvernement fédéral sans l’Open VLD. Et d’ailleurs : ce n’est certainement pas au PS de décider, pour l’ensemble du pays, quels partis sont autorisés à entrer dans une coalition fédérale ? C’est vraiment prétentieux, que dis-je, c’est arrogant. »

Selon Louis Michel, le MR est également ouvert aux « changements institutionnels raisonnables » qui rendent la Belgique plus efficace. « Mais cela concerne à la fois la régionalisation et le re-transfert de certaines compétences au niveau fédéral. »

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