Lettre de Bernard Delvaux, CEO de la Sonaca, à Paul Magnette: « Les Wallons, force de propositions »

Le Vif

Cher Paul Magnette,

Je ne suis pas un homme politique, je sais la difficulté de votre tâche et j’essaye d’être constructif. Ma réflexion se situe à deux niveaux.

Le premier niveau concerne la crise fédérale actuelle. Je m’oppose à 100% aux affirmations selon lesquelles la Belgique fonctionnerait bien sans gouvernement fédéral. Parce que le monde tourne à toute vitesse et la Belgique ne progresse pas aussi vite que les autres pays. Cette absence de gestion est forcément préjudiciable.

J’ai pris quatre exemples au hasard sur le site du think tank Itinera, qui classe les pays dans différents domaines. Un : la Belgique est actuellement 21e dans le classement du World Economic Forum et perd une place chaque année, tandis que les Pays-Bas sont 6e. Deuxième indice : la Belgique est 24e dans un classement du patronat flamand, le Voka, sur le rapport entre les impôts payés et les politiques menées, les Pays-Bas 3e. Trois nous sommes 31e sur 38 dans le classement du taux d’emploi de l’OCDE, les Pays-Bas 4e. Enfin, toujours selon l’OCDE, nous sommes 38e sur 39 en ce qui concerne la part des dépenses consacrées aux investissements, les Pays-Bas 20e. Rien n’explique cette différence sinon cette non-gestion dont les effets sont catastrophiques.

Le deuxième niveau concerne le positionnement des Wallons. En tant qu’informateur, monsieur Magnette, vous pouvez être le porteur d’un message. Je ne vais pas vous dire comment négocier avec la N-VA, c’est très technique. Mon point, c’est de dire que si l’on veut un fédéral fort et une Belgique unie, ce qui a du sens, nous, Wallons, devons convaincre les Flamands et les Bruxellois que nous sommes une force de progrès et de propositions.

Force est de constater que la Belgique ne fonctionne pas mieux depuis l’adoption de la sixième réforme de l’Etat. Il y a une réflexion à mener sur la façon dont on pourrait rendre cet Etat plus efficace. Ce que j’espère de votre mission, et des francophones dans leur ensemble d’ailleurs, c’est que de venir avec des propositions concrètes en ce sens. Je sais qu’elles existent. Cela montrerait que nous sommes prêts au changement et non que l’on ne se préoccupe que de la survie de la sécurité sociale. Idéalement, ce devrait être un message commun de la part de tous les Wallons.

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