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Les Wallons cherchent du gel hydroalcoolique alors que les Flamands veulent des masques

Eva Schram
Eva Schram Correspondante en Amérique du Nord pour Knack.be et LeVif.be

Les Flamands et les Wallons vivent-ils différemment la crise du coronavirus? Les tendances de recherche sur Google peuvent nous aider à répondre à cette question. « S’il y a bien un moment où l’on ne ment pas, c’est quand on encode un mot dans un moteur de recherche ».

« Les gens ont besoin de faits concrets au sujet du coronavirus. Et les données de Google peuvent être très précieuses », explique Simon Rogers, journaliste spécialisé en data pour Google News Lab. Depuis la crise du coronavirus, il envoie un bulletin d’information quotidien qui présente les tendances des termes de recherche Google liés au coronavirus partout dans le monde. Il est convaincu que les données que Google met à disposition peuvent aider à mieux comprendre comment les gens vivent la crise du coronavirus, maintenant qu’ils sont confinés chez eux. Les termes de recherche peuvent même aider à identifier de nouveaux foyers de coronavirus.

En ne regardant que la Belgique et en cherchant des termes de recherche en néerlandais et en français, nous pouvons comparer la façon dont les Flamands et les Wallons vivent la crise du coronavirus. Si l’on examine le terme de recherche global « coronavirus » au cours des 90 derniers jours, il apparaît que les Wallons cherchent ce terme deux fois plus que les Flamands.

Symptômes

Les Wallons et les Flamands se distinguent également par les symptômes qu’ils recherchent le plus. Parmi les trois symptômes du coronavirus les plus connus – la fièvre, la toux et l’essoufflement – les Flamands recherchent le plus souvent la fièvre, mais les Wallons recherchent le plus souvent la toux. Ces deux termes -fièvre et toux- ont atteint un sommet entre le 15 et le 17 mars, période à laquelle le Conseil de sécurité a introduit les mesures de distanciation sociale.

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Masques versus gel hydroalcoolique

Un autre fait intéressant à examiner est la façon dont les Flamands et les Wallons pensent se protéger contre le coronavirus. En Flandre, c’est le masque le plus recherché, en Wallonie le gel hydroalcoolique. Le premier pic de termes de recherche de gel hydroalcoolique en français s’observe déjà le 2 mars. À l’époque, seuls 8 cas de coronavirus belges étaient connus, dont aucun en Wallonie.

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Le pic sur les masques dans le graphique en néerlandais autour du 18 mars s’explique en partie par la nouvelle que la ministre Maggie De Block avait commandé 5 millions de masques à un fournisseur soupçonné de fraude cette semaine-là. Les autres pics peuvent également avoir été causés par des nouvelles de cette période, mais il est frappant de constater que ces éventuels « pics d’informations » pour le terme de recherche « masques  » ne sont pas perceptibles dans le graphique en français. Parmi la population francophone belge, le terme « gel hydroalcoolique » est et reste le terme de recherche le plus populaire en termes de défenses contre la propagation du virus.

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