Theo Franken © BELGA/Kurt Desplenter

Les violences envers les femmes en Belgique, « une problématique réelle »

« Les violences envers les femmes en Belgique sont une problématique réelle, qui n’a pas attendu l’arrivée des migrants pour se révéler », réagissent jeudi les Femmes prévoyantes socialistes (FPS) à l’annonce du projet du secrétaire d’Etat fédéral en charge de l’Asile et de la Migration, Theo Francken, d’instaurer un cours de « respect des femmes » à destination des migrants.

Les femmes prévoyantes socialistes citent notamment un sondage réalisé par Amnesty International, dans le cadre de la campagne ‘Mon corps’, selon lequel « 46% des personnes interrogées sont ou ont été victimes de violences graves au cours de leur vie », des violences qui sont « trop souvent banalisées ».

Le sexisme n’est pas non plus intrinsèque à une culture donnée, rappelle le communiqué. C’est pourquoi, « sous-entendre que les violences envers les femmes concernent plus particulièrement le public des migrants conduit à une stigmatisation de ces individus », déplore le mouvement.

Or, les migrants subissent déjà des préjugés, qui ne facilitent pas leur adaptation dans leur pays d’accueil. « Ces circonstances particulières peuvent faire émerger les violences ou les intensifier. »

Bien se comporter envers les femmes, « c’est les respecter en tant qu’individu (…) peu importe leur couleur de peau, leur croyance, leur statut social, leur orientation sexuelle ou leur personnalité. (…) Il est primordial que cette définition soit partagée par l’ensemble des Belges, et non pas seulement par le public spécifique des migrants ».

« La lutte contre le sexisme s’inscrit dans une démarche globale de déconstruction des stéréotypes et de remise en question de nos représentations sociétales les plus ancrées », concluent les Femmes prévoyantes socialistes. « L’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle doit faire l’objet d’une application généralisée et approfondie dans nos écoles, et ce dès le plus jeune âge. »

Pour Liesbeth Homans, la procédure d’intégration consacre beaucoup d’attention aux normes et valeurs

La procédure flamande d’intégration consacre depuis des années beaucoup d’attention aux normes et valeurs, indique la ministre flamande de l’Intégration Liesbeth Homans, en réaction à une carte blanche des présidentes de parti Gwendolyn Rutten (Open Vld) et Meyrem Almaci (Groen) dans De Morgen.

« Si nous n’avons à la bouche que les valeurs fondamentales de notre société, nous ne pouvons certainement pas laisser planer un voile de brouillard sur ces valeurs », ont écrit Mmes Rutten et Almaci après la vague d’agressions sexuelles enregistrées à Cologne. « Nous devons rester sur nos positions. Cela va plus loin que le féminisme. Chaque humaniste doit donner suite à son indignation. Car la violence sexuelle et le sexisme ne sont pas des problèmes latents ou des effets annexes de notre société. Ils sont vivants. Il ne faut donc rater aucune occasion de les désavouer à voix haute. »

« Le cours d’orientation sociétale, une des parties du trajet d’intégration, veille déjà à ce que la personne soit mise en contact avec nos normes et valeurs », réagit Liesbeth Homans. « Et ces valeurs sont interprétées largement: égalité hommes/femmes, droit au travail pour tout le monde, rejet de la violence sexuelle, obligation scolaire, égalité des genres, séparation de l’Eglise et de l’Etat, … » L’attention existante pour les valeurs sera encore renforcée, assure Liesbeth Homans.

Jambon fait de la protection de l’intégrité physique une priorité

Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon entend faire de la protection de l’intégrité physique une des priorités du projet de note-cadre sur la sécurité intégrée et du prochain plan national de sécurité, a-t-il indiqué jeudi à la Chambre où il était interrogé par quatre femmes parlementaires qui se sont fait le relais des victimes de violences sexuelles perpétrées à Cologne durant les fêtes de fin d’année.

Le ministre a également rappelé l’existence du plan de la secrétaire d’Etat à l’Egalité des chances Elke Sleurs annonçant 235 mesures sur l’égalité des genres dont des actions promouvant les droits de la femme dans les centres d’asile, commentées jeudi dans la presse par son collègue chargé de l’accueil des réfugiés, Theo Francken.

Le ministre Jambon a indiqué que la police belge n’avait pas connaissance sur le territoire d’un phénomène du même type que celui qui s’est produit à Cologne mais également, dans une moindre mesure, dans d’autres villes allemandes. Des dizaines de femmes ont fait l’objet d’intimidations voire de violences sexuelles perpétrées par des hommes agissant en bandes durant les fêtes de fin d’année.

Les députées se sont distanciées des propos de leur collègue du Vlaams Belang Filip Dewinter qui a, lui, établi un lien entre ces faits et l’islam. Le problème des violences sexuelles est universel, et concerne, en Belgique, des auteurs autochtones comme allochtones, ont-elles répliqué.

Contenu partenaire