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Les Tournaisiens disent au revoir à leur Pont des Trous

Alors que les travaux de déconstruction des arches centrales débuteront vendredi matin, les Tournaisiens sont nombreux, depuis quelques jours, à venir voir leur Pont des Trous. Des larmes, de nombreux selfies, tous racontent que cet édifice médiéval fait partie de leur patrimoine, de leur histoire, de leur vie. La presse internationale, et surtout française, s’est intéressée à ce moment historique.

Ils sont des dizaines, seuls, en famille, ou accompagnés de leurs animaux domestiques à immortaliser, une dernière fois, sur un cliché le Pont des Trous.

Vendredi matin, les travaux de déconstruction des arches centrales vont débuter. L’objectif est d’élargir le passage dans la traversée de Tournai afin de permettre aux très gros bateaux de naviguer sur l’Escaut. Ce chantier entre dans le projet européen de relier le port du Havre au Benelux. La déconstruction des arches du Pont des Trous concerne la quatrième phase de cet important chantier.

A Tournai, il a fait l’objet d’un vaste débat, incitant même les autorités communales à organiser un référendum au sujet de la reconstruction en pierres ou en métal. C’était en octobre 2015 et la reconstruction en pierres l’avait largement emporté. Les travaux ont également fait l’objet de discussions au conseil communal, de recours devant la justice. Même l’animateur Stéphane Bern, le « Monsieur Patrimoine » en France, s’est mêlé au débat et prenant partie contre cette déconstruction.

Vendredi, il n’est pas exclu que des manifestations aient lieu.

Le Pont des Trous est l’un des symboles de la ville de Tournai, avec sa cathédrale Notre-Dame et son beffroi. Construit au XIIIe siècle lors de l’édification de la seconde enceinte protégeant la ville des ennemis, il est composé de deux tours, d’origine, et de trois arches reconstruites suite aux bombardements de 1944. C’est l’un des principaux vestiges de l’architecture militaire médiévale en Belgique.

On raconte que la Vierge y est apparue, armée d’une épée et entourée d’une armée de soldats ailés, lors du siège de 1340. Cette apparition avait fait fuir les soldats flamands venus prêter main forte aux soldats anglais qui assiégeaient la ville française au début de la Guerre de Cent ans, opposant les Anglais aux Français.

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