Une classe en immersion: des résultats probants. © Denis Closon/Isopix

Les responsables des cultes insistent pour que le cours de religion soit maintenu

Les responsables des Communautés musulmanes, catholiques, orthodoxes, protestantes, évangéliques, anglicanes et israélites insistent, dans un communiqué diffusé mercredi, pour que le cours de religion soit maintenu.

Ils regrettent par ailleurs la « pression » exercée par la Fédération des associations de parents de l’enseignement officiel (Fapeo) sur les parents à qui elle conseille de « demander la dispense des cours de religion et de morale, afin de suivre deux heures d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté ».

« Les valeurs de foi, de justice, de dialogue et de paix, que l’on retrouve dans toutes les convictions, permettent non seulement (aux enfants et aux jeunes) d’approfondir les racines de leur culture religieuse, mais sont aussi des leviers puissants pour construire le vivre ensemble », affirment dans un communiqué commun les responsables des cultes. Ceux-ci disent partager l’inquiétude des parents « qui apprennent que, dans certaines écoles, le cours de religion n’est pas donné, ou que les professeurs de religion sont empêchés de rencontrer leurs élèves confinés dans des salles d’études ».

Les responsables des Communautés religieuses insistent pour que « le cours de religion soit effectivement maintenu à côté du cours d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté », en conformité avec la Constitution et les décrets. « Dans notre société, la liberté religieuse et la liberté d’expression sont des libertés fondamentales », rappellent-ils.

Les responsables des cultes critiquent par ailleurs la distribution par la Fapeo de tracts aux parents les invitant à « demander la dispense des cours de religion et de morale, afin de suivre deux heures d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté ». « Les parents catholiques, musulmans, juifs, orthodoxes, protestants, évangéliques (…) n’ont pas été respectés et nous souhaitons le dénoncer », écrivent les auteurs du communiqué.

Cette déclaration commune a été signée par le président de l’Exécutif Musulman de Belgique Salah Echallaoui, par l’archevêque de Malines-Bruxelles Jozef De Kesel, par le représentant de l’Église orthodoxe en Belgique le Métropolite Athenagoras, par le président du Consistoire Central Israélite de Belgique Philippe Markiewicz, par le président de l’Eglise protestante Unie de Belgique le pasteur Steven Fuite, par le président du Synode Fédéral des Eglises Protestantes et Evangéliques Geert Lorein et par le président du Comité Central de l’Eglise anglicane de Belgique, le chanoine Jack McDonald.

Il y a quelques mois, les évêques de Belgique avaient écrit aux parents d’élèves de l’enseignement officiel y suivant un cours de religion catholique les invitant à ne pas le déserter. Le Centre d’Action Laïque (CAL) avait alors dénoncé une ingérence du clergé dans l’enseignement public. La Fapeo avait, elle, lancé fin août une campagne d’information soulignant l’intérêt pour les élèves de suivre deux heures de cours par semaine de philosophie et citoyenneté s’ils ne choisissent pas l’heure de morale ou de religion. Le CAL, qui soutient la campagne de la Fapeo, estime que la démarche de la fédération des associations des parents « cadre parfaitement avec les contraintes du décret ‘neutralité' », contrairement à celle des évêques.

Les élèves de l’enseignement primaire officiel suivront, à partir d’octobre, une heure de cours de philosophie et citoyenneté par semaine. Le choix de la deuxième heure hebdomadaire est laissée à l’appréciation des parents ou élèves qui doivent opter soit pour une seconde heure de philosophie et de citoyenneté soit pour une heure de religion ou de morale.

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