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Les principales nouveautés de cette rentrée scolaire 2018

Comme chaque année, plusieurs nouvelles dispositions visant l’enseignement entrent en vigueur à l’occasion de cette rentrée des classes. Voici les principales d’entre elles.

Nouveau renfort dans l’encadrement du maternel et un meilleur statut pour les psychomotriciens

Après une première vague l’an dernier, l’enseignement maternel va bénéficier d’un nouveau renfort en personnel, comme prévu dans les conclusions du Pacte pour un enseignement d’excellence.

De plus, quelque 600 psychomotriciens, aujourd’hui employés sous le statut précaire d’emplois ACS/APE, vont jouir dorénavant d’un meilleur statut.

Le tout représentera un coût supplémentaire de 21,2 millions d’euros au total pour la Fédération.

Entre 2017 et 2019, c’est un millier de nouveaux profs au total qui viendront renforcer l’encadrement dans l’enseignement fondamental. Les directeurs des écoles fondamentales bénéficient également d’un meilleur soutien administratif.

Aménagements raisonnables pour les enfants à besoins spécifiques

Les enfants ayant des besoins spécifiques -en raison d’un handicap ou des troubles de l’attention par exemple- peuvent dorénavant demander à bénéficier d' »aménagements raisonnables » dans leur école, ceci afin de leur permettre de (pour) suivre leur parcours scolaire dans l’enseignement ordinaire.

Ces aménagements peuvent être demandés par les parents de l’élève, son tuteur éventuel, l’élève lui-même s’il est majeur, le centre PMS de l’école, un membre du conseil de classe de l’élève ou le directeur de l’établissement.

La mise en oeuvre de cette demande d’aménagement devra toutefois s’appuyer sur un diagnostic établi par un spécialiste ou une équipe médicale pluridisciplinaire. Les aménagements déterminés devront être mis en oeuvre « dans les plus brefs délais », précise le texte de loi.

Ces aménagements pourront toutefois être refusés s’ils nécessitent des mesures « disproportionnées », notamment en termes de coût financier, d’impact organisationnel trop important sur l’école ou des conséquences sur la qualité de vie des autres utilisateurs.

Une procédure de recours est prévue pour les cas litigieux.

Extension du régime de certification par unité (CPU)

Instauré en 2013, le régime de certification par unité (CPU) est étendu à une dizaine de nouvelles filières de l’enseignement qualifiant (technique et professionnel). Il pourra en outre dorénavant être appliqué dès la 4e année, et non plus seulement en 5e et 6e.

Destiné à lutter contre l’échec et le décrochage scolaire très important dans le qualifiant, le régime de CPU permet d’abandonner le système classique d’année scolaire (où l’on doit recommencer tous les cours d’une même année en cas de redoublement, même ceux que l’on a réussis) au profit d’un système où les unités d’apprentissage peuvent être acquises- on dit « certifiées »- indépendamment les unes des autres.

Avec cette extension, la moitié environ des écoles qualifiantes de la Fédération organiseront dorénavant au moins une formation sous le régime de CPU.

Cinq nouveaux référentiels dans le secondaire

Cinq référentiels, ces documents qui servent de base pour l’élaboration des programmes, ont été réécrits pour différentes matières dispensées dans le secondaire. Ils seront d’application dès ce début septembre. Ces nouveaux référentiels, qui découpent les différentes disciplines en unités d’acquis d’apprentissage (UAA), portent sur les savoirs requis en langues modernes, en géographie, ainsi qu’en français, et ce de la 3e à la 6e secondaire.

Un vrai statut pour les coordonnateurs de CTA

Les gestionnaires des centres de technologies avancées (CTA) établis en Fédération Wallonie-Bruxelles bénéficient dorénavant d’un vrai statut, mettant ainsi fin à leur situation précaire. Tous étaient en effet jusqu’ici financés soit par des points APE, soit en tant qu’enseignant en congé pour mission.

Au nombre de 30 (23 en Région wallonne et 7 à Bruxelles), les CTA sont des infrastructures installées dans un établissement de l’enseignement qualifiant disposant d’équipements de pointe. Ces outils sont accessibles non seulement aux élèves de l’école, mais également à tout autre élève ou enseignant (du secondaire, du supérieur ou de promotion sociale), et ce quel que soit le réseau d’enseignement auquel ils appartiennent.

Les CTA sont assurés en priorité pour les secteurs professionnels porteurs afin de fournir une offre de formation encore plus pointue que celle fournie dans les filières techniques et professionnelles traditionnelles, et répondre ainsi aux besoins des secteurs concernés (métiers en pénurie).

Ecolo veut la gratuité réelle et totale de l’école

En écho à l’appel de la Ligue des familles pour parvenir à la gratuité de l’école, l’opposition écologiste en Fédération Wallonie-Bruxelles a annoncé avoir déposé une proposition de décret en ce sens.

Le texte, qui devrait être soumis à l’examen du Parlement après la rentrée, prévoit de parvenir graduellement à la gratuité pour tous les frais liés à l’apprentissage, à savoir les activités culturelles et sportives (entrées et déplacement), les frais de piscine, de prêt de livres, les photocopies, les frais d’abonnements à des revues et journaux, ainsi que les frais d’équipement personnel et d’outillage.

La proposition des Verts prévoit une gratuité effective pour la maternel dès cette année déjà.

Pour le primaire, Ecolo propose de plafonner les frais à 160 euros maximum dès septembre 2019, montant réduit de moitié l’année suivante avant d’être réduit à néant dès septembre 2021. Pour le secondaire, Ecolo prévoit l’application des mêmes montants dégressifs, mais décalés dans le temps, à savoir entre septembre 2022 et septembre 2024.

La proposition de décret prévoit aussi d’établir des plafonds pour les frais liés aux voyages scolaires et réclame la gratuité progressive de toutes les garderies, de la maternelle jusqu’en secondaire d’ici 2024 au plus tard.

Interrogée mercredi sur le coût budgétaire de cette proposition, la cheffe de groupe Ecolo au PFWB, Barbara Trachte, dit ne pas pouvoir l’évaluer avec précision, une tâche que seule l’administration pourrait réaliser, selon elle.

Les travaux du Pacte, qui s’étaient attelés à la question de la gratuité, évoquaient un montant d’un peu moins de 15 millions d’euros par an pour une gratuité totale dans le seul niveau maternel.

Selon une étude de la Ligue des familles réalisée en 2016, une année scolaire coûte en moyenne 280 euros par an et par enfant dans le maternel. Dans le primaire, la note grimpe à 1.225 euros, et même à 1.550 euros dans le secondaire. Dans l’enseignement technique et professionnel, la facture se chiffre facilement à 2.300 euros par an.

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