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Les étudiants dénoncent « l’enterrement du débat sur les quotas fédéraux »

Les négociations politiques pour régler le problème de limitation des numéros Inami ne se penchent pas sur le fond du dossier et évitent d’aborder le point des quotas fédéraux, dénoncent neuf organisations étudiantes dans un communiqué mercredi.

Selon La Libre Belgique, les ministres de la Santé, Maggie De Block, et de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt (Fédération Wallonie-Bruxelles), s’accorderaient sur l’instauration d’un examen d’entrée aux études de médecine.

La Fédération des étudiants francophones (FEF), l’Union des étudiants en communauté française (Unécof), le Comité interuniversitaire des étudiants en médecine (CIUM) et six conseils étudiants des cinq universités francophones refusent d’instaurer un examen d’entrée qu’ils voient comme une « fausse solution qui (met) à mal l’accès aux soins et à l’enseignement supérieur, sur une base – cadastre et quotas – unanimement reconnue comme loin de la réalité de terrain ».

Les numéros Inami, un sésame indispensable pour exercer la médecine, sont limités. Or, chaque année, trop d’étudiants sont diplômés par rapport aux quotas déterminés. On pioche dès lors dans ceux prévus pour les années suivantes. Les étudiants craignent que la solution choisie (l’examen d’entrée) prolonge ce système appelé « lissage négatif ». Celui-ci induit une incertitude permanente pour les futurs médecins, étant donné que les quotas auxquels ils ont droit sont déjà entamés.

Les étudiants en ont marre de ce système mais ont le sentiment que Mme De Block et de M. Marcourt n’entendent pas le changer. « Le réel débat (…) n’aura pas lieu », dénoncent-ils. « Alors que les quotas fédéraux ont été déclarés illégaux, alors que la pénurie est avérée tant au sud qu’au nord du pays, une ‘solution’ semble émerger qui ne répond pas aux problèmes soulevés par le Conseil d’État et enterrerait politiquement, pour quelques mois, le problème de l’accès aux soins de santé, tout en refusant de faire face aux risques que la situation actuelle comporte pour tous les Belges ».

Les négociations entre les ministres Maggie De Block et Jean-Claude Marcourt sont en cours depuis la mi-août et la décision du Conseil d’État d’invalider le concours instauré en fin de première année de médecine, la haute juridiction jugeant que les quotas sur lesquels il se basait n’étaient pas objectifs. Pour les organisations étudiantes, les négociations politiques s’éloignent de la résolution du fond du problème: l’invalidité des quotas fédéraux. L’instauration d’un examen d’entrée ne peut être une solution si le lissage négatif persiste, affirment-elles.

Concrètement, les organisations étudiantes demandent une révision des quotas par des audits externes (recherche universitaire), qu’aucun lissage négatif ne soit imposé et qu’un numéro Inami soit accordé à tous les étudiants en cours d’études.

Pour les aider, ils appellent la société civile à se mobiliser. « Il est intolérable de laisser nos responsables politiques éluder le débat par manque de responsabilité. L’avenir des soins de santé mérite mieux qu’une action à court terme cédant aux pressions corporatistes et communautaires », conclut le communiqué.

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