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Les demandes d’asile en Belgique en hausse de 19% en 2018

Au total, 23.443 personnes ont introduit une demande de protection internationale auprès de l’Office des étrangers en 2018, soit une hausse de 19% par rapport à l’année précédente, ressort-il du rapport annuel du Commissariat général au réfugiés et apatrides (CGRA).

Malgré la hausse sur base annuelle, le total de demandes de protection internationale – soit la nouvelle terminologie pour désigner les demandes d’asile – enregistré en 2017 reste très largement inférieur aux 44.760 de 2015, au plus fort de la crise migratoire.

Le CGRA explique la progression de l’année dernière par les « flux secondaires » entre pays européens, la présence en Belgique de diasporas, ou encore la « qualité » du système en termes d’accueil et de procédure. L’augmentation a été plus marquée au deuxième semestre, jusqu’à 2.750 demandes en octobre, avant de chuter en décembre sous l’effet de la décision du secrétaire d’Etat à l’Asile de limiter à 50 par jour le nombre d’enregistrements de demandes à l’Office des étrangers.

Cette décision avait été suspendue en urgence par le Conseil d’Etat, qui estimait qu’elle rendait « exagérément difficile l’exercice d’un droit fondamental (reconnu par la Convention de Genève), soit l’accès effectif à la procédure de reconnaissance de la qualité de réfugié ou d’octroi de la protection subsidiaire ».

En 2018, 18,8% des demandes étaient « ultérieures », le reste étant des premières demandes. Ces dernières ont connu une hausse de 23,8%. Les demandes ultérieures enregistrées (4.405) ont donné lieu à une décision d’irrecevabilité dans 71,5% des cas, la majorité ne contenant pas d’élément nouveau, souligne le Commissariat.

Avec 3.702 cas, la Syrie reste largement en tête des pays d’origines des demandeurs. Suivent la Palestine (2.468) et l’Afghanistan (2.030). L’Irak a connu une forte hausse mais ne fait plus partie du podium pour la première fois depuis 2013. Les pays d’origine sont désormais plus variés, le « top 3 » ne représentant plus que 35% des demandes, contre 63% en 2015.

Au total, deux tiers des demandes en 2018 ont été faites par des hommes. Le nombre de mineurs étrangers non accompagnés s’élevait à 811, soit une légère augmentation par rapport à 2017, mais près de quatre fois moins qu’en 2015 (3.099).

Quant aux résultats, le CGRA a pris une décision concernant 21.159 personnes. Un chiffre en baisse par rapport aux années précédentes (20.568 en 2017 et 22.207 en 2016) qui s’explique par l’importante réduction des effectifs mis à la disposition du Commissariat, rappelle-t-il. Un statut de réfugié ou de protection subsidiaire a été accordé dans 49,1% des cas. La Syrie, l’Afghanistan et l’Érythrée sont les pays qui affichent les taux de protection les plus élevés.

A contrario, le nombre de retraits du statut a atteint un record, à 217, en conséquence d’un élargissement des compétences du CGRA qui est depuis septembre 2015 également chargé de décisions concernant les personnes condamnées représentant un danger pour la sécurité nationale ou la société.

Dans le cadre de la « réinstallation », 880 personnes sont arrivées en Belgique en 2018, soit 429 de moins que l’année précédente. La très grande majorité d’entre eux sont des Syriens en provenance du Liban, de la Turquie et de la Jordanie.

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