Mettre en ligne les documents du conseil communal ? A Bruxelles-Ville, Philippe Close (PS) étudie la faisabilité de la chose... © DIETER TELEMANS/ID PHOTO AGENCY

Les bourgmestres des grandes communes vont-ils respecter leurs promesses de transparence ?

Thierry Denoël
Thierry Denoël Journaliste au Vif

Jusqu’à la veille des élections, le collectif Transparencia a arraché des promesses de la part de bourgmestres de grandes communes. Seront-elles tenues ?

Le samedi 13 octobre, à 14 h 40, Willy Demeyer (PS) envoyait encore un e-mail depuis son cabinet mayoral liégeois à Claude Archer qui est à la tête de l’association Transparencia. Il écrivait in extremis :  » Je m’engage, si je suis élu, à déposer cette mesure sur la table des négociations afin de l’intégrer dans la déclaration de politique communale.  » Cette mesure ? Mettre en ligne, sept jours avant chaque conseil communal, les documents publics qui seront évoqués lors de celui-ci. Ces dossiers sont aujourd’hui numérisés. Il suffit a priori de quelques clics pour participer à cette avancée démocratique dont Transparencia a fait l’un de ses chevaux de bataille. L’idée est de permettre aux citoyens de mieux participer aux séances des conseils, ce qui constituerait un plus pour le débat politique local.

Convaincre le bastion liégeois, tout juste avant le scrutin, aura été une belle victoire acquise par cette association qui milite pour une plus grande transparence de la vie publique et qui avait, jusqu’ici, entretenu des rapports tendus avec les responsables de la Cité ardente. Mais voilà, sous la pression, certes, la bonne gouvernance communale fait son chemin en Wallonie et à Bruxelles. Tournai et Mons ont été les premiers, vers la fin septembre, à accepter la publication préalable des documents de leur conseil. Même si, dans la cité du Doudou, les tractations ont pris huit mois pour aboutir, le résultat est là et a eu l’avantage de servir d’exemple pour les autres communes socialistes.

A Charleroi, Paul Magnette (PS) aussi a promis, cinq jours avant le scrutin, de tout faire pour mettre en oeuvre la mesure, mais  » en veillant à ce que ce progrès de la transparence ne soit pas opéré au préjudice d’autres droits « . L’engagement est donc, ici, moins ferme. Mais c’est surtout à Namur que le flou semble le plus grand. Maxime Prévot (CDH) a renvoyé la décision à l’après-élection, sans prendre d’engagement formel, en soulignant que l’ordre du jour des conseils communaux est déjà mis en ligne. Or, ce n’est pas de cela qu’il s’agit, mais plutôt de rendre publiques les notes annexes à cet ordre du jour, en tout cas pour les points qui ne font pas l’objet d’un huis clos.

En Région bruxelloise, Etterbeek (bourgmestre MR) et surtout Watermael-Boitsfort (Ecolo) ont été, une fois de plus, des pionniers en la matière. Transparencia a tenté de convaincre d’autres communes avec d’autres partis à leur tête. A Woluwe-Saint-Lambert, Olivier Maingain (DéFI) s’est engagé à publier les annexes du conseil très rapidement après les élections. Côté CDH, les bourgmestres sollicités de Woluwe-Saint-Pierre et de Jette ont fait de la résistance.

Quant à Bruxelles-Ville, Philippe Close (PS) n’a pas voulu s’engager par écrit, bien qu’il ait confirmé au journal Le Soir sa promesse de rendre accessibles les documents publics du conseil. Arguant de difficultés techniques et du coût de l’opération, il veut d’abord confier une étude technique à l’asbl Gial, espérant que la mesure soit effective début… 2019. Cette étude est-elle bien nécessaire ? Sur son site, Transparencia, sceptique, a demandé à avoir accès au bon de commande adressé par la Ville à Gial. A suivre, sans aucun doute.

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