Carte blanche

Légalisation du cannabis: une réponse économique majeure (carte blanche)

« Nous sommes en faveur de la légalisation du cannabis », clament les libéraux Alexandre Somma et Frédéric Waucquez. Les revenus qui pourraient être générés en Belgique sont estimés au minimum à plus de 100 millions d’euros et jusqu’à 300 millions d’euros par an.

La Commission des stupéfiants des Nations unies (CND), a décidé de retirer le cannabis de sa liste des drogues dangereuses et reconnaît ainsi de manière implicite l’usage thérapeutique de celui-ci, une première mondiale !

Alors que le monde entier a les yeux rivés sur la crise sanitaire actuelle liée au COVID 19 on en oublierait presque que d’autres problèmes existent notamment économiques ou sociétaux…

Pourtant, une autre crise se profile doucement à l’horizon, une crise économique majeure suite, aux mesures de confinement qui ont eu pour effet de protéger notre système de santé mais qui ont eu des effets négatifs sur l’économie mondiale. Une question se pose également, c’est comment va-t-on pouvoir répondre aux enjeux budgétaires de demain suite aux conséquences de cette crise sanitaire ?

Nous sommes en faveur de la légalisation du cannabis comme réponse économique majeure de la part de notre gouvernement.

Les revenus qui pourraient être générés par la légalisation du cannabis en Belgique sont estimés au minimum à plus de 100 millions d’euros et jusqu’à 300 millions d’euros par an selon les calculs. Un montant non-négligeable qui permettrait de financer une vraie politique de prévention efficace sur les dangers que représentent une consommation excessive. De même, ces moyens pourraient également être affectés au financement de traitements et d’accompagnement des personnes qui sont dépendantes. En effet, les droits d’accises qui seront mis en place sur ce produit engendreront des recettes très importantes en faveur de l’Etat qui pourra correctement informer via des campagnes de prévention et soigner ceux qui sont dépendants de cette substance.

Nous demandons donc aux responsables politiques d’avancer à ce sujet et nous proposons cette piste de réflexion afin de refinancer nos soins de santé qui en ont besoin au lendemain d’une crise sans précédent qui aura mis en lumière le besoin de financier les hôpitaux et plus largement notre sécurité sociale.

On le sait la politique actuelle de répression ne fonctionne pas, puisque dans les faits, il est à l’heure actuelle presque plus facile pour un jeune mineur de se procurer du cannabis plutôt qu’une bouteille d’alcool. Les dangers liés à cette drogue sont de plus en plus contestés et contestables. La petite délinquance se nourrit de la situation actuelle et en profite pour faire du commerce là où le gouvernement passe à côté d’une source de financement colossale.

« Nous devons casser le monopole des criminels, c’est essentiel ! ». A l’heure actuelle ce sont surtout les mafias qui profitent de cette situation et qui exploitent des individus qui sont tributaires des trafiquants. En Belgique, la répression ça n’a jamais fonctionné, c’est au contraire un véritable échec depuis des années. C’est un peu comme pendant la prohibition aux Etats-Unis, on ne veut pas regarder la réalité en face et on préfère fermer les yeux sur ce qui se passe pourtant devant notre fenêtre. Nous sommes d’avis qu’il est temps pour le gouvernement de pouvoir remettre cette question à l’ordre du jour des négociations, et ce afin de dégager des nouvelles recettes pour l’Etat, mais surtout pour endiguer l’insécurité, améliorer la prévention et pour soigner les personnes qui sont addictes.

Nous suggérons une légalisation pure et simple du cannabis avec pour conséquence la diminution de la petite délinquance et surtout un contrôle sanitaire possible sur la dépendance et une vraie réponse de la société à apporter par rapport à un sujet encore aujourd’hui tabou et qui concerne pourtant la santé publique.

A l’heure actuelle, beaucoup d’hypocrisie règne sur cette question pourtant les politiques mises en place ne fonctionnent pas puisque dans les faits on passe à côté d’un enjeu de société et plus grave encore, on ne comprend pas l’évolution de la société à ce sujet. Nous sommes d’ailleurs convaincus que les mentalités sont en train d’évoluer et même les réfractaires doivent reconnaître que la répression n’a pas marché. La consommation de cannabis n’est pas plus dangereuse qu’une consommation régulière d’alcool pourtant l’on fait preuve de plus de clémence et de tolérance à l’égard de celle-ci.

Nous souhaitons pouvoir véritablement accompagner ceux qui en ont besoin à l’aide de moyen qui permettent des cures liées à la dépendance et surtout empêcher les mafias et le blanchiment d’argent qui ont lieu pour le moment. De plus, nos jeunes achètent le cannabis sans même savoir ce qu’ils consomment, car en termes de traçabilité et de fabrication, aucun contrôle n’est effectué. La légalisation du cannabis par l’Etat permettra de délivrer des licences d’exploitation et donc de connaître la provenance et le mode de fabrication du produit.

Une autre solution pourrait venir des citoyens. En effet, il est désormais possible de déposer directement une proposition de loi à la Chambre grâce à la loi d’initiative citoyenne moyennant le dépôt de signature de 25.000 personnes, ce qui est tout à fait possible et envisageable puisque c’est la raison d’être même de cette nouvelle loi. Nous pensons que c’est d’abord aux hommes et femmes politiques qu’il revient d’agir mais il faut aussi pouvoir bousculer l’agenda pour faire avancer les choses et c’est peut-être une manière de le faire car il s’agit rappelons-le d’un dossier éthique avant tout. Nous appelons à soutenir la pétition qui a été déposée notamment par des Jeunes Open VLD à la Chambre des représentants.

En tous les cas, nous nous devons d’être plus réactifs, innovants, dynamiques et surtout ouverts sur cette question qui voile la face de nos gouvernants depuis trop longtemps. Nous plaidons donc pour une légalisation rapide, simple et efficace avec un organe de contrôle neutre et indépendant qui serait chargé d’octroyer ou non les licences d’exploitation.

Ensemble, construisons le monde de demain et ne soyons pas dogmatiques.

Alexandre Somma, Vice-président des étudiants libéraux et Président des Jeunes MR d’Uccle

Frédéric Waucquez, Membre du MR et de l’Open VLD de la Ville de Bruxelles

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