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Le trafic illégal de viande de brousse africaine

Les émissions « Pano » (VRT) et « On n’est pas des pigeons » (RTBF) diffusent ce mercredi un reportage mettant en évidence le trafic illégal de viande de brousse.

Dans le quartier Matonge, à Bruxelles, de la viande d’espèces animales menacées est ainsi vendue, révèle le documentaire. Et la viande vendue n’est pas toujours celle que le consommateur croit acheter.

Dans le quartier Matonge, à Ixelles, les équipes de la RTBF et de la VRT ont trouvé de la viande de brousse, sous caméra cachée. Elles l’ont ensuite fait analyser par l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique. La viande, vendue aux « pigeons » comme de l’antilope, appartenait en réalité à une autre espèce: du singe à queue rouge. Ce dernier bénéficie d’un programme de conservation. Il a donc été illégalement abattu.

Le journaliste de la VRT, Stijn Vercruysse, s’est également rendu au Congo. A Kisangani, il a réussi à acheter du chimpanzé, une espèce protégée. Il est ensuite revenu avec cette viande dans ses bagages, sans être inquiété par les douanes belges.

« Deux tiers du nombre d’animaux sauvages a déjà disparu du bassin congolais », déplore Sofie Ruysschaert, experte Vie sauvage au WWF-Belgique. « Dans certaines régions, des espèces de primates, comme les grands singes, ont déjà disparu localement. » Ce qui menace toute la biodiversité, « avec le développement du syndrome des ‘forêts vides’, conséquence de la disparition d’espèces clés dans les écosystèmes », prévient l’ONG de défense de l’environnement. Le WWF estime que chaque année, plus de trois millions de tonnes de viande de brousse sont attrapées dans la forêt tropicale congolaise.

Cette viande peut également présenter un risque sanitaire en Europe. « Il se peut qu’une maladie tropicale telle qu’Ebola soit ainsi importée », avertit le professeur de biologie Herwig Leirs de l’Université d’Anvers, dans l’émission Pano. « Le risque est maigre mais les conséquences sont potentiellement énormes. »

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