Le temps presse pour organiser la sortie du nucléaire, avertissent Elia et Electrabel

Le Vif

Le gestionnaire du réseau de transport de l’électricité, Elia, a plaidé mercredi à la Chambre pour la mise en oeuvre rapide d’un « mécanisme de rémunération de capacité » (CRM), sans quoi il ne sera pas possible de sortir du nucléaire en 2025. Electrabel a quant à lui averti qu’une éventuelle prolongation de réacteurs devrait être décidée cette année pour être menée à bien dans les délais.

La sortie du nucléaire est l’un des défis de la législature. Le gouvernement Michel a mis au point un mécanisme qui doit favoriser de nouvelles sources d’énergie, notamment les centrales au gaz, afin de garantir la sécurité d’approvisionnement.

La Chambre a approuvé il y a un an à une large majorité ce mécanisme qui permet de rémunérer un producteur pour la mise à disposition d’une capacité. Une première enchère doit avoir lieu en 2021 si la Belgique veut être prête à temps. Le gouvernement a préparé des arrêtés royaux d’exécution qui ont été notifiés à la Commission européenne. Celle-ci veut toutefois savoir comment ce CRM sera financé avant de se prononcer. Le MR, parti de la ministre de l’Energie Marie-Christine Marghem, souhaite qu’il s’agisse d’une obligation de service public à charge d’Elia. Il a soumis à la Chambre une proposition de résolution qui va dans ce sens en vue de recueillir une majorité derrière ce mécanisme qui aura un impact sur la facture d’électricité.

« Nous avons très peu de temps. Ce n’est pas le moment de lancer de nouvelles pistes et de mettre ces travaux à l’arrêt », a plaidé le CEO d’Elia, Chris Peeters, devant la commission de l’Energie de la Chambre.

Selon Elia, sans le CRM, la capacité de production d’électricité serait trop faible. Une capacité de 3 GW issus du nucléaire devrait être conservée, ce qui correspondrait au maintien de 3 centrales, sans interruption durant l’hiver et moyennant la constitution d’une réserve stratégique.

La poursuite du nucléaire au-delà de 2025 est revendiquée depuis longtemps par la N-VA. Les nationalistes ont déposé une proposition de résolution qui demande au gouvernement de prendre les initiatives nécessaires « pour ne pas fermer la porte à l’éventuelle prolongation d’un nombre limité de réacteurs après 2025 ».

Le maintien de réacteurs au-delà de 2025 impliquerait de modifier une loi de 2003. Il faudrait en outre mener une consultation publique, comme l’a imposé récemment la Cour constitutionnelle, et réaliser d’importants investissements. « Il s’agit d’un plan ambitieux », a fait remarquer le patron de l’unité nucléaire d’Engie-Electrabel, Thierry Saegeman. Si une telle décision devait être prise, elle devrait l’être avant la fin de cette année.

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