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Le temps d’apprentissage en classe a tendance à diminuer

Dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les enseignants déclarent consacrer en moyenne 78% de leur temps en classe à l’enseignement et à l’apprentissage, plutôt qu’au maintien de la discipline par exemple. En 10 ans, ce temps a diminué dans plus de la moitié des Etats pour lesquels des données comparables sont disponibles, ressort-il d’une étude de l’institution publiée mercredi.

Tous les cinq ans, l’enquête TALIS (Teaching and Learning International Survey) interroge les enseignants sur leurs pratiques et conditions de travail. Pour l’étude principale de l’édition 2018, des milliers de professeurs et chefs d’établissement du secondaire inférieur ont été sondés dans 31 pays et économies de l’OCDE, dont la Belgique ainsi que la Communauté flamande en tant qu’entité sous-nationale. Dans l’ensemble de notre pays, 5.333 professeurs et 311 chefs d’établissement ont complété les questionnaires.

En moyenne, les enseignants de l’OCDE déclarent consacrer 78% de leur temps en classe à l’enseignement et à l’apprentissage (l’équivalent de 47 minutes d’un cours de 60 minutes). Le reste du temps est dédié au maintien de l’ordre (13%) et aux tâches administratives (8%).

Plus les enseignants sont expérimentés et âgés, plus ils passent réellement du temps à l’enseignement et à l’apprentissage, constate l’OCDE.

« Le temps consacré en classe à l’enseignement et à l’apprentissage est nettement plus réduit dans les établissements où se concentrent de nombreux élèves issus d’un milieu socio-économique défavorisé, des élèves ayant des besoins spécifiques d’éducation et des élèves immigrés. Les différences de temps d’enseignement entre les établissements à forte concentration d’élèves issus d’un milieu socio-économique défavorisé sont particulièrement prononcées en Alberta (Canada), en Australie, en Autriche, en Angleterre (Royaume-Uni), dans la Communauté flamande de Belgique, en France, en Arabie saoudite, en Afrique du Sud et aux États-Unis, où elles dépassent 5 points de pourcentage, soit l’équivalent de 3 minutes d’enseignement et d’apprentissage réels par heure », peut-on en outre lire dans l’enquête.

Dans 12 des 20 pays pour lesquels des données ont été récoltées depuis 2008, le temps d’enseignement réel tel que perçu par les enseignants a diminué. Des données comparables ne sont pas disponibles pour l’ensemble de la Belgique, mais la Communauté flamande fait partie, avec la Bulgarie, la Hongrie et la Turquie, des pays dans lesquels les réductions les plus importantes ont été observées, d’au moins 2 minutes par heure.

Plus de 80% des enseignants ont confiance en leur capacité à enseigner et à gérer leur classe. « Cependant, TALIS révèle des résultats qui montrent que les enseignants ont beaucoup plus de mal à faire participer activement les élèves à l’apprentissage qu’à gérer leur salle de classe. Par exemple, plus de 30% d’entre eux signalent une faible efficacité personnelle dans leur capacité à motiver les élèves à apprendre, en particulier dans la situation où un élève manifeste peu d’intérêt pour le travail scolaire », souligne également l’étude, qui adresse une série de recommandations aux décideurs.

Les enseignants belges du cycle secondaire inférieur ont une moyenne d’âge de 40 ans, contre 44 ans pour l’ensemble de l’OCDE. Seuls 22% ont 50 ans ou plus, contre 34% pour l’ensemble de l’OCDE. Au cours de la prochaine décennie, la Belgique va devoir renouveler environ un professeur du secondaire inférieur sur cinq, note par ailleurs l’organisation. Parmi les enseignants actuels, 68% poursuivent leur premier choix de carrière (67% en moyenne dans les pays de l’OCDE).

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