Le sport est politique, dans tous les sens
Chez les nationalistes flamands rabiques, l’agitation olympique en tricolore a fait grincer des dents, écrivait Marc Reynebeau dans De Standaard, le 7 août.
Chez les nationalistes flamands rabiques, cette agitation olympique en tricolore fait grincer des dents. Ils ont pour eux un argument: la politique sportive est en Belgique une responsabilité des Communautés. Sauf que ce raisonnement suppose que le sport puisse se réduire à la politique et doive être constamment à son service. Cette critique ne voit dans la poussée « belgiciste » autour des médailles d’or qu’une récupération « antiflamande », une usurpation, une appropriation impropre.
Lire à ce sujet: Bilan des JO: « Arrêtons de voir la Belgique comme un petit pays »
Cette interprétation est aussi une erreur parce qu’elle ne peut être que contre-productive. L’alternative nationaliste flamande, qui se veut constamment exclusive et antibelge, ne pourra jamais être pertinente dans une dynamique émotionnelle. Il en reste une atmosphère de ressentiment et de politisation acharnée où la Flandre n’est plus qu’une abstraction idéalisée qui ne laisse aucune place aux fonctions sociales de joie, d’espoir, de confirmation, de fierté ou de solidarité.
Lire aussi: Inondations: quand le Nord tend la main au Sud
C’est surtout une erreur parce qu’en Belgique un sentiment national n’a nul besoin d’en exclure l’autre. C’est précisément propre à la stratification des sentiments d’identité en Belgique et en Flandre. Cela se manifeste aussi en termes strictement politiques, étant donné que la plupart des Flamands perçoivent encore le fédéralisme comme leur structure institutionnelle préférée. C’est aussi concret. Lorsque l’urgence frappe, les Flamands ne haussent pas les épaules face au malheur de leurs compatriotes wallons mais il s’ensuit une vague de solidarité qui permet à la Croix-Rouge de collecter un montant record de 30 millions d’euros. […]
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici