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Le scandale des maisons de repos Orpea illustre « la dérive de la commercialisation des soins de santé et des maisons de repos »

Le Vif

Orpea Belgique ne nie pas « la pénurie de fonctions essentielles à notre secteur, ce qui exerce une pression sur la prise en soins, particulièrement depuis la crise sanitaire », a réagi jeudi Geert Uytterschaut, CEO de la branche belge du groupe français sous le feu des critiques depuis la sortie du livre-enquête Les fossoyeurs, qui dénonce les pratiques du groupe dans ses maisons de repos.

« Orpea Belgique est fière du travail fourni par ses équipes qui défendent chaque jour, les valeurs de notre secteur: humanité, humilité, professionnalisme et loyauté », entame d’emblée le directeur général par communiqué, concédant ne pas pouvoir « exclure que les réponses ne correspondent pas toujours à toutes les attentes ». « Le personnel qualifié disponible est très limité », admet-il. « Depuis la sortie de ce livre, nos équipes sur le terrain sont constamment sollicitées par les familles, les résidents et les médias », souligne M. Uytterschaut, qui précise que des inspections impromptues ont été organisées ce jeudi.

Pour la CNE, en revanche, « ce n’est pas une révélation mais des confirmations de nombreux témoignages quotidiens que nous recevons des travailleurs du secteur se trouvant dans ce type de structure et ce depuis plusieurs années », indique le syndicat par communiqué. La formation syndicale dénonce « la dérive de la commercialisation des soins de santé et particulièrement d’un secteur comme celui des maisons de repos. C’est le système d’une logique financière implacable (parce que délocalisée et toute puissante) qui doit être remis en cause. »

Le syndicat des employés demande encore aux autorités européennes d’intégrer la prise en charge des ainés dépendants « dans les services publics protégés des lois du marché », aux autorités régionales « de privilégier dès maintenant le retour à une gestion publique et associative » et que les services d’inspection soient renforcés. « Le financement public ne peut plus permettre des situations telles que, dans l’exemple d’Orpea, une rentabilité de 304% sur les 10 dernières années. »

Dans le livre-enquête Les Fossoyeurs, le journaliste indépendant Victor Castanet décrit un système où les soins d’hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont « rationnés » pour améliorer la rentabilité d’Orpea. Et ce alors que les séjours sont facturés au prix fort.

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