Philippe Mettens © Belga

Le remplacement de Philippe Mettens à la tête de la politique scientifique est annulé

Le Conseil d’Etat a annulé mardi l’arrêté ministériel désignant René Delcourt comme président ad interim du comité de direction du SPP Politique scientifique, qui se fondait sur un refus implicite de permettre à Philippe Mettens de continuer à exercer cette fonction temporairement.

Le Conseil d’Etat a également annulé la décision du conseil des ministres fixant une nouvelle pondération pour la fonction. Il n’a en revanche pas retenu l’argumentation de Philippe Mettens selon laquelle un courrier de la secrétaire d’Etat Elke Sleurs impliquait une décision définitive de ne pas renouveler son mandat à la tête de BELSPO, ce qui aurait pu être interprété comme la volonté de l’écarter de la fonction. En commission de la Chambre, la secrétaire d’Etat a donné mardi une toute autre interprétation de la triple décision du Conseil d’Etat. « M. Delcourt reste pour le moment. La demande de M. Mettens, c’est pas accepté », a-t-elle dit, interrogée par Jean-Marc Delizée (PS). L’auditeur du Conseil d’Etat avait pourtant été dans le sens d’une annulation des décisions. Jean-Marc Delizée a dénoncé la politique « calamiteuse » de la secrétaire d’Etat qu’il a accusé de fonctionner « au mépris de l’Etat de droit ». Selon lui, il y a eu une « manipulation » visant à évincer le patron de l’administration qui constituait un obstacle à la suppression du SPP, les socialistes craignant qu’elle masque une régionalisation et une privatisation des établissements scientifiques. « Hasard du calendrier », le conseil des ministres s’apprête à approuver cette semaine la suppression de l’agence spatiale belge et de la politique scientifique, a souligné M. Delizée. Le député a reproché à la secrétaire d’Etat N-VA de mobiliser davantage de moyens « en frais d’avocats qu’au service des scientifiques ». Selon Mme Sleurs, l’avocate de l’Etat belge dans la procédure contre M. Mettens a été rémunérée à hauteur de 40.602 euros. Avant M. Delizée, Marcel Cheron (Ecolo) avait déjà évoqué le « malaise » ressenti face à la volonté de la secrétaire d’Etat d’avancer « sans tenir compte des décisions de justice » dans la saga qui oppose le gouvernement à la Fondation polaire au sujet de station princesse Elisabeth dans l’antarctique.

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