Elio Di Rupo © Belga

Le PS se prépare-t-il à de nouvelles négociations communautaires?

Han Renard

Quelles sont les conséquences de la nouvelle loi de financement pour la Wallonie ? À partir de 2024, les Wallons perdront 45 millions d’euros par an pendant 10 ans, selon Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB.

Dans un entretien au quotidien De Tijd, le président du PS, Elio Di Rupo, a déclaré que si de nouvelles actions communautaires devaient avoir lieu, la Wallonie pourrait bien mettre sur la table la loi de financement qui réglemente les flux financiers fédéraux vers les régions et communautés. Cette nouvelle loi de financement, que Di Rupo a lui-même contribué à élaborer, désavantagera financièrement la Wallonie à partir de 2024.

Thierry Bodson, secrétaire général du syndicat socialiste wallon FGTB, a souvent mis en garde contre les conséquences néfastes pour la Wallonie de la sixième réforme de l’État et de la loi de financement qui l’accompagne. En d’autres termes, à partir de 2024, la Wallonie perdra environ 45 millions d’euros de revenus chaque année pour, de manière très mécanique, aboutir à 450 millions d’euros de moins en 2034. « Cela a déjà été établi et c’est sans remède », déclare Thierry Bodson au téléphone.

La question est de savoir si une perte annuelle de 45 millions d’euros pour la Wallonie fait une grosse différence, ou non. « En 2024, avec les nouvelles compétences, le budget wallon s’élèvera à environ 20 milliards d’euros », dit Bodson. Il s’agit donc de 0,2 à 0,3 % du budget. Ce n’est peut-être pas grand-chose, mais 45 millions d’euros, c’est presque la moitié de ce que le gouvernement wallon investit chaque année dans son développement économique. »

« Ajoutez à cela le fait que, jusqu’à présent, la Wallonie n’a jamais été en mesure de présenter un budget en équilibre, même si les déficits sont devenus très faibles et que l’on espère qu’un budget en équilibre sera atteint cette année, mais cela n’est pas encore apparu. En outre, la Wallonie a une dette publique de pas moins de 22 milliards d’euros ».

La déclaration de Di Rupo signifie-t-elle que le PS se prépare à de nouvelles négociations communautaires par manque de fonds ? « Non, je ne sens aucune volonté de la part du PS d’entrer dans la discussion. Je pense plutôt que c’était une sorte d’avertissement à la N-VA. Attention, si vous voulez vraiment un nouveau round communautaire, il n’y aura plus de tabous. »

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