Paul Magnette, président du PS. © belga

Le PS et le MR destinés à la même dégringolade que les partis traditionnels français?

Noé Spies
Noé Spies Journaliste au Vif

Les échecs cuisants des Républicains et du PS au premier tour de l’élection présidentielle française illustrent une tendance à l’érosion des partis traditionnels en Europe. Une fragmentation du paysage politique également observable en Belgique. Mais tous les parallèles avec la France ne sont pas pour autant permis.

La chute vertigineuse des Républicains et du PS sonne-t-elle comme un avertissement pour le PS et le MR, chez nous?

Pour le politologue Pascal Delwit, contacté par Le Vif, il y a trois éléments de réponse face à cette interrogation. « Primo, à l’échelle européenne, on observe une diminution de l’influence des grands partis historiques de centre-gauche ou de centre-droit, qui reculent parfois au profit de partis fixés sur une problématique (écologique par exemple) et encore plus souvent au profit des partis de droite ou de gauche radicales. Un phénomène qui s’accompagne d’une augmentation tendancielle de l’abstention. Il y a donc un changement manifeste qu’on peut observer dans d’autres pays européens.

Secundo, en France, il faut rester prudent. Car examiner le système politique uniquement sur base des résultats du premier tour de l’élection présidentielle est trompeur. Parmi le podium du premier tour – Macron (LREM), Le Pen (RN), Mélenchon (LFI)-, aucune autre personnalité au sein des trois partis ne détient une région en France. Dans aucun des trois partis, à l’exception de Perpignan, une personnalité n’est maire d’une grande ville de France. L’élection présidentielle est évidemment importante, mais elle n’est qu’une facette du système politique français. Paradoxalement, les trois grands perdants du scrutin -Les Républicains, les Verts et le Parti socialiste-, ont bien plus de positions dans les départements, les régions et les communes. Il faut donc être prudent à ne voir le système politique français que par le prisme des élections présidentielles.

Tertio, pour la Belgique, on assiste aux mêmes observations.Les grandes familles politiques belges ont tendance à décliner, certainement chez les socio-chrétiens et les socialistes. En 2019, le CD&V fait 14% en Flandre, le CDH fait 11% en Wallonie. C’est un effondrement très important sur la longueur. En 2019, Vooruit, le PS, le CD&V et le CDH ont réalisé les plus mauvais résultats de leur histoire électorale. En Belgique aussi, on est donc dans cette dynamique où les grands partis historiques sont touchés. Parfois au profit des partis verts (Ecolo-Groen), des nationalistes (N-VA) ou des radicaux à droite comme à gauche (Vlaams Belang et PTB). C’estdifficile de projeter le résultat des élections présidentielles françaises au système politique belge.Mais l’observation qui veut que les grands partis soient touchés est corroborée. »

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