Elio Di Rupo © Belga

Le PS en quête de remobilisation

On le dit amorti, en quête d’un nouveau souffle depuis qu’il a basculé dans l’opposition fédérale, le Parti socialiste remobilise sa base dimanche à Liège lors d’une « rencontre des militants » en prélude du « chantier des idées » qui doit animer une réflexion censée faire évoluer le PS dans un monde qui connaît de « profonds bouleversements ».

Alors que bon nombre de modèles économiques, financiers, sociaux, environnementaux, éducatifs, numériques, voire démocratiques sont remis en question, le PS n’entend pas éluder les questionnements sur l’action politique, les partis et le militantisme.

Il s’agit pour le parti socialiste de « repenser sa vision », une manière également pour le président Elio Di Rupo, réélu en novembre dernier pour un cinquième mandat, de se relancer alors qu’il se fait discret ces derniers mois. M. Di Rupo prendra la parole dimanche même s’il ne s’agit pas d’un congrès mais d’un rassemblement de militants. Ceux-ci se réuniront à huis clos après après une première partie plus médiatique au cours de laquelle seront rendus publics les résultats d’une enquête relative aux attentes et aux centres d’intérêt des militants.

L’ambition du Boulevard de l’Empereur est de voir la base s’emparer du débat en nourrissant la réflexion de propositions. A terme, des contributions externes pourraient être sollicitées auprès d’intellectuels pour enrichir le chantier des idées.

Cette volonté d’insister sur le rôle central des militants revient avec insistance ces dernières semaines alors que le PS est bousculé sur sa gauche par le PTB dont les militants sont très actifs dans la rue et dans les entreprises, et qui pour la première fois de son histoire est représenté par des parlementaires.

Un débat a eu lieu entre mandataires socialistes sur l’opportunité d’accompagner l’action syndicale, à travers l’action commune, mais aussi dans la rue. Cette question taraude notamment les Liégeois.

Le patron de la Mutualité socialiste, Jean-Pascal Labille, qui se dit partisan du socialisme militant, aux côtés de la FGTB, n’exclut pas de se porter candidat à la présidence de la Fédération en mai, face au bourgmestre de Liège, Willy Demeyer. C’est aussi dans ce contexte que s’inscrit le rassemblement de dimanche en cité ardente.

Le secrétaire général de la FGTB, Marc Goblet, avait il y a quelques semaines décoché lui-même quelques flèches à l’adresse du Boulevard, estimant que le PS ne retournait plus auprès des citoyens qu’en campagne électorale.

Preuve que le PS entend mener l’opposition fédérale au parlement mais aussi désormais dans la rue, il était largement représenté lors des manifestations contre la politique sociale du gouvernement, aux côtés des militants syndicaux et des travailleurs du privé et de la fonction publique.

Vendredi, il a dit soutenir les acteurs du monde judiciaire et a appelé le gouvernement à donner à la justice « les moyens nécessaires ». Lundi, à Namur, M. Di Rupo, le président de la Mutualité socialiste, Jean-Pascal Labille, et le secrétaire général de la FGTB, Marc Goblet se réuniront « à la veille du Forum social mondial (de Tunis) et alors que le financement de la sécurité sociale fait une nouvelle fois l’objet de velléités politiques ».

Ils prendront, tour à tour, la parole avant de lancer « une action de militance en faveur d’une meilleure protection sociale pour tous ». Cette remobilisation intervient après la publication de sondages pointant le PS en baisse à Bruxelles et en Wallonie, dans un contexte où les Régions ont dû mal à donner le ton dans le climat de rigueur budgétaire qui frappe l’ensemble des entités du pays et alors que l’attention médiatique s’est surtout focalisée sur le fédéral depuis la formation d’un gouvernement à la composition inédite.

Contenu partenaire