Eric Van Rompuy © Hatim Kaghat

« Le positionnement de la N-VA menace le travail gouvernemental » (Eric Van Rompuy)

Le gouvernement va devoir réaliser de sérieuses économies dans le budget si nous voulons réduire le déficit structurel, a indiqué vendredi le député CD&V Eric Van Rompuy sur la VRT-Radio.

« Il s’agira de prendre des décisions fondamentales, mais elles nécessitent de la confiance, et elle n’est pas là », a-t-il regretté. « En raison du positionnement des partis, particulièrement de la N-VA. Theo Francken a les sites d’information en ligne de mire, chaque jour une photo avec de nouvelles déclarations », se désole-t-il.

Eric Van Rompuy salue la nette baisse du taux d’endettement, annoncée juste au-dessus des 100% pour 2019, mais il évoque également la mise en garde de la Commission européenne sur une prochaine augmentation du déficit structurel. « Au lieu de prendre le chemin de l’équilibre, ce qui était l’objectif, la situation se dégrade à nouveau. C’est également ce que dit en Belgique le Conseil supérieur des Finances », commente le président de la commission des Finances de la Chambre.

Pour l’élu CD&V, cela est dû en partie au Tax Shift. « Il a été positif pour l’économie, mais il n’a pas été complètement financé, ce qui explique, pour partie, que le déficit s’aggrave à nouveau, ce à quoi nous ne nous attendions pas il y a quelques mois. Deuxième élément: la réduction du déficit de 3 à 1% (en 2017, NDLR) a été permise pour moitié grâce au niveau particulièrement bas des taux d’intérêt, à une meilleure conjoncture et à une amélioration de la situation de l’emploi. Si les taux remontent et que la conjoncture se dégrade, le budget connaîtra de nouveaux problèmes structurels », a-t-il prédit.

Le Conseil supérieur des Finances préconise un effort de 4 à 5 milliards d’euros en 2019-2020 pour rencontrer l’objectif de retour à l’équilibre. « Je dirais même 6 milliards d’euros », précise Eric Van Rompuy. « Notre mission, me semble-t-il, est de poursuivre l’assainissement au nom des générations futures », estime le député démocrate-chrétien. « Il revient au gouvernement de laisser un héritage à ceux qui nous succèderont. Plus nous attendrons pour revenir à l’équilibre, plus ce sera difficile. Il faudra bien que quelqu’un paie ces déficits un jour », ajoute-t-il.

Cela nécessite de prendre des décisions difficiles mais franchir ces écueils n’est pas évident à l’approche d’échéances électorales, poursuit M. Van Rompuy. « Les élections communales pèsent, plus qu’auparavant, sur la politique nationale. Il suffit d’ouvrir les journaux tous les jours pour constater comment les partis se profilent. Certainement la N-VA qui continue à réussir, jour après jour, à faire la Une. Il s’agit d’un parti qui utilise la politique gouvernementale pour se profiler. Et cela porte atteinte à la confiance », a-t-il conclu.

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