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Le nombre d’immigrés arrivant en Belgique a atteint un niveau historiquement élevé

Le nombre d’étrangers arrivant en Belgique a atteint un niveau historiquement élevé ces dernières années, avec un pic à 140.000 immigrés certaines années. La part de migrants en provenance des nouveaux États membres de l’Union européenne est en hausse alors qu’on assiste à une diminution considérable des immigrés marocains et turcs, selon le rapport « Myriatics 10 » du centre fédéral Migration Myria, qui revient sur les mouvements migratoires en Belgique de ces deux dernières décennies.

Myria pointe plusieurs changements. « Le contexte a fortement évolué », explique Tom Kenis, de Myria. « Dans la période d’après-guerre jusqu’aux années ’60, l’État belge a encouragé l’immigration. Des pics de ‘recrutement de main-d’oeuvre’ ont été constatés à cette période.

Ces mouvements étaient conjoncturels. » Au début des années nonante, le nombre de personnes arrivant en Belgique était surtout alimenté par la politique de regroupement familial et par une immigration européenne, mais également par un troisième phénomène observable à partir de 1989: une forte hausse des demandes d’asile.

Fin des années nonante et début des années 2000, les mouvements de migration s’accélèrent en Belgique. Myria relève des pics historiquement élevés en 2010, 2011 et 2017, à 140.000 immigrants annuels.

Derrière ces tendances globales, se cachent des dynamiques migratoires diverses. « La mobilité des étrangers prend ainsi deux directions. Certains restent sur le territoire belge de manière permanente alors que d’autres poursuivent leur route vers une autre destination ou retournent dans leur pays d’origine », ajoute M. Kenis.

Bien que la Belgique est surtout considérée aujourd’hui comme un pays d’immigration, l’émigration progresse clairement, selon Myria, particulièrement depuis le début des années 2000.

Croissance de la mobilité globale

Cette tendance reflète une croissance de la mobilité globale. Généralement, les émigrations d’étrangers depuis la Belgique sont considérablement moins importantes que les immigrations, ce qui donne un solde migratoire positif et en hausse pour la période allant de 1997 à 2010.

Entre 2011 et 2017, la tendance à l’immigration est moins prononcée alors que de plus en plus de personnes quittent le pays, entraînant un chute du solde migratoire. L’an dernier, la plus grande proportion d’immigrés venait de Roumanie (18.048), principalement des hommes venus pour des raisons professionnelles.

On trouve en deuxième position la France (13.611), suivie des Pays-Bas (9.459), de l’Italie (6.362), de la Syrie (5.955) et de la Pologne (5.787). Le Maroc n’arrivait qu’en septième position (5.225 immigrés), alors que le pays était encore quatrième en 2007 et troisième dix ans plus tôt.

Les immigrés marocains représentent, selon Myria, l’ancienne migration, récemment freinée par une politique de regroupement familial plus stricte. Myria est une institution publique indépendante. Elle analyse les mouvements migratoires, défend le droit des étrangers et lutte contre le trafic d’êtres humains.

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