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« Le modèle belge actuel ne fonctionne pas » (analyse)

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Les socialistes francophones avancent en ordre pour évoquer la nécessité de changer les structures fédérales. Même s’il y a parfois des divergences sur le modèle « idéal ».

C’est une petite musique que l’on fredonne de plus en plus dans les rangs socialistes francophones: le temps est venu de changer la structure de l’Etat belge. Comme une volonté de changement annoncée, après les errements de la gestion de la crise du coronavirus, et alors que la grande consultation populaire sur une prochaine réforme de l’Etat devrait bientôt être lancée. La coalition Vivaldi s’est engagée à écouter les citoyens et la société civile, avant d’envisager les articles de la Constitution et couper l’herbe sous le pied des indépendantistes flamands en vue des prochaines élections législatives de 2024.

« Nous avons bien travaillé cet été avec la N-VA, Bart De Wever et son équipe, soulignait encore ce week-end à la VRT Thomas Dermine, secrétaire d’Etat féderal à la Relance. S’il y a un point sur lequel nous sommes tous d’accords, c’est que le modèle actuel ne fonctionne pas. Avec la crise, nous constatons que notre modèle fédéral ne fonctionne pas de manière efficace. Pour le reste, nous ne sommes pas vraiment alignés. »

https://twitter.com/atouriel/status/1358386849853620225Aubry Tourielhttps://twitter.com/atouriel

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Au PS, l’aile régionaliste semble plus active que jamais et l’idéal d’une « Belgique à quatre » a le vent en poupe. Le président du parti, Paul Magnette, a lui aussi lancé plusieurs ballons d’essai en ce sens. La semaine dernière, lors de voeux adressés virtuellement à la presse, il a réaffirmé sa préférence pour ce modèle et précisé que des groupes de travail planchaient sur le sujet au sein du PS.

Paul Magnette a également ajouté que des contacts informels avaient lieu à ce sujet entre les présidents de partis francophones. Dans les autres formations politiques, on ne manque pas de rappeler encore les avancées institutionnelles fortes que le PS avait concédées lors de la discussion de cet été avec la N-VA.

« Ce n’est pas noir ou blanc, c’est un dossier complexe, précisait ce week-end Thomas Dermine, proche de Paul Magnette. Nous pensons que la Belgique peut se baser sur des régions fortes, mais c’est une question plus large et nous avons besoin de temps pour consulter les experts, les citoyens. Nous allons discuter avec tout le monde, nous n’avons pas de relation exclusive avec monsieur De Wever, même si nous avons travaillé ensemble auparavant. »

https://twitter.com/jenzCools/status/1356562120679321600Jenzhttps://twitter.com/jenzCools

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Outre la future consultation sur une réforme de l’Etat visant à rendre la Belgique « plus efficace » – leitmotiv de la Vivaldi -, les prochaines conclusions des différentes commission parlementaires chargées d’évaluer la gestion de la crise du coronavirus vont également mettre la pression en vue de changer les structures.

Là encore, le PS est en pointe. « Le Comité de Concertation n’est pas le modèle idéal; le Conseil National de Sécurité, non plus, disait récemment Rudi Vervoort, ministre-président bruxellois, devant sa commission régionale. Nous avons besoin d’une législation qui précise les zones d’ombre. » Ou encore: « Nous observons qu’à certains moments, trop d’énergie a dû être dépensée à faire fonctionner le système, partager l’information et coordonner les actions plutôt qu’à la lutte contre la pandémie en soi. C’est vrai aussi évidemment à l’échelle belge – et sûrement au-delà ».

La position de la Région bruxelloise constitue d’ailleurs un noeud dans ces discussions. Paul Magnette et Rudi Vervoort avaient affiché des divergences au sujet de la nécessité – ou non – d’abandonner les structures communautaires qui complexifient le système. Le ministre-président bruxellois a exprimé à plus d’une reprise son regret de voir sa ville délaissée dans le modèle actuel – une ritournelle dans l’histoire belge. Quant aux partis flamands – N-VA en tête – ils restent désireux de « cogérer » la capitale pour en garder les bienfaits dans un modèle confédéral. La « Belgique à quatre », précisément, serait l’antidote à ce modèle.

Qu’en penseront les citoyens quand on leur demandera de s’exprimer?

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