Un F-35

Le gouvernement alloue 135 millions d’euros à l’aide aux entreprises pour le F-35

Le gouvernement fédéral a décidé de transférer 135 millions d’euros de crédits de la Défense pour financer l’aide à l’investissement pour les entreprises qui produiront des éléments – des empennages horizontaux – destinés aux avions de combat américains F-35, dont 34 exemplaires ont été commandés en 2018, a-t-on appris samedi de sources concordantes.

Cette décision a été prise dans le cadre du contrôle budgétaire approuvé vendredi et qui fixe à 29,94 milliards d’euros (soit 6,3% du PIB) le déficit public pour l’année 2021. L’un des ajustements avalisés par l’équipe du Premier ministre Alexander De Croo prévoit de transférer 135 millions d’euros – d’une provision de 277 millions d’euros dont dispose le ministère de la Défense dans le cadre de la loi de programmation militaire – vers les Services publics fédéraux (SPF) Economie et Finances, pour des montants respectifs de 105 millions et 30 millions d’euros, selon la secrétaire d’Etat au Budget, Eva De Bleeker (Open Vld). « Au moment de l’achat des avions de chasse, il a été convenu qu’une partie de la production des F-35 aurait lieu en Belgique. Cela permet à notre pays de partager le retour économique généré par la production des F-35 », a-t-elle expliqué dans un communiqué.

Concrètement, trois entreprises aéronautiques (Asco, Sabca et Sonaca) produiront les empennages horizontaux (en jargon des « Horizontal Tail Planes », HTP) pour 300 à 400 F-35 Lightning II que l’avionneur américain Lockheed Martin espère vendre à l’exportation. Ces entreprises recevront un coup de pouce pour les investissements qu’elles doivent réaliser, avec l’aide de la Société fédérale de participations et d’investissement (SFPI, le bras financier de l’Etat fédéral). Asco, dont le siège est installé à Zaventem, Sabca de Bruxelles (mais avec des unités à Charleroi-Gosselies et à Lummen, au Limbourg) et Sonaca de Gosselies, ont récemment créé avec la SPPI une « joint-venture », une société à responsabilité limitée dénommée BeLightning (pour Be-lgique et Lightning, le nom de baptême du F-35).

Les 105 millions d’euros provenant de la Défense et transférés au SPF Economie devraient servir à aider à raison de cinq millions d’euros chacune des trois entreprises (soit quinze millions au total) et l’entreprise conjointe BeLightning à hauteur de 90 millions, a précisé un spécialiste du dossier à l’agence Belga. Quant aux trente millions destinés au SPF Finances, ils permettront pour une moitié à la SFPI de monter dans le capital de BeLightning aux côtés des trois industriels – qui apportent un montant similaire (soit cinq millions chacun) – et de consentir un prêt subordonné à cette société à concurrence d’un montant maximum de 15 millions d’euros, comme le précise un arrêté royal du 18 mars dernier pris à l’initiative du ministre des Finances, Vincent Van Peteghem (CDV). Des 277 millions provenant d’une « ristourne » de 647 millions consentie par les Etats-Unis lors de l’achat des F-35 en octobre 2018, 142 restent donc disponibles pour financer d’autres projets industriels, a précisé une autre source.

Le gouvernement Michel 1er avait aussi décidé de conserver en réserve un montant de 369 millions d’euros afin de participer à un futur projet de défense européen, comme le Système de combat aérien futur (SCAF) – lancé en 2017 par la France et l’Allemagne, ensuite rejointes par l’Espagne – , ou le Tempest britannique, avec une participation italienne et suédoise.

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