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Le gaz de schiste continue à faire débat en Belgique

Le Vif

Selon certaines études, le gaz de schiste pourrait contribuer à satisfaire les besoins énergétiques de l’ère post-pétrolière à l’échelle mondiale.

Le gaz de schiste est stocké dans une autre formation géologique que le gaz naturel. Il est extrait par fracturation hydraulique, une technique consistant à injecter profondément sous terre un fluide sous pression pour fissurer et micro-fissurer la roche, libérant ainsi le gaz qui est récupéré.

Mais son exploitation fait également débat pour les risques qu’elle présente, notamment, pour l’environnement. « Il y a effectivement des risques de pollution avérés pour les nappes phréatiques avec la quantité d’eau utilisée (10.000 à 20.000 mètres cube) à laquelle sont mêlés des agents chimiques. Il y a également des fuites de gaz importantes à proximité des puits », indique-t-on au cabinet du ministre wallon de l’Energie et de la Recherche Jean-Marc Nollet (Ecolo). « Tout cela, combiné aux coûts d’une telle exploitation (3 millions d’euros par forage), nous amène à privilégier actuellement les énergies renouvelables, comme la géothermie, qui pourront peut-être nous mener un jour à une vraie indépendance énergétique ».

Pierre Cornet, maître de conférence à l’ULg, estime, lui, que « de nombreuses études sont encore nécessaires. Nous disposons actuellement de très peu de données et connaissons mal la structure du sous-sol belge. Or, nous ignorons encore si des sources de ce gaz sont présentes dans notre pays et si la quantité est suffisante pour en permettre une exploitation rentable ».

Interrogé jeudi à la Chambre, le secrétaire d’Etat à l’Energie, Melchior Wathelet (cdH) a opté pour une « position pragmatique ». Ce n’est « ni oui ni non mais cela dépendra des études en cours », a-t-il dit. « S’il s’avère qu’il existe des possibilités d’extraire du gaz de schiste chez nous, nous devrons examiner la question en fonction du potentiel économique extraordinaire, son impact sur les prix et la compétitivité tout en tenant compte des conséquences sur l’environnement », avait-il ajouté.

Le « Carbon Energy Club » d’Agoria, qui regroupe des fournisseurs technologiques belges à l’industrie gazière et pétrolière, s’était réjoui mercredi de l’intérêt affiché par des groupes énergétiques internationaux pour les réserves potentielles de ce gaz en Belgique. « Mais il faut d’abord étudier les stocks potentiels et la faisabilité de la production », avait poursuivi le groupement, demandant aux autorités qu’elles mettent en place « une politique d’extraction souple mais correcte ».

Selon un article du Morgen de mercredi, la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell dispose de 100.000 euros pour une étude exclusive sur le gaz de schiste en Belgique. L’entreprise a néanmoins précisé à l’agence Belga ne pas être active actuellement en Belgique sur ce marché.

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