Marie-Christine Marghem, ministre de l'Energie (MR). © BELGA

Le fédéral veut renégocier le partage des efforts climatiques

Le Premier ministre Charles Michel a rejeté toute difficulté au sein de sa majorité après la remise en cause par la N-VA de l’accord de principe annoncé samedi au sujet de la répartition de l’effort entre entités du pays en vue de lutter contre le réchauffement climatique.

« Il y a une différence entre une proposition d’accord et un accord », a souligné M. Michel, précisant que le projet ficelé samedi « nécessitait des vérifications techniques et politiques ». Il s’agissait notamment d’encore obtenir l’aval de l’ensemble des gouvernements, a-t-il rappelé alors que les exécutifs wallon et bruxellois ont entre-temps donné leur feu vert.

Sur le plan technique, le gouvernement fédéral entendait notamment vérifier auprès de la Commission européenne s’il était possible de prendre en considération les mécanismes de turbines (Coo) et les interconnexions pour faire monter la part de l’effort fédéral renouvelable (de 2 à 2,75%). La Commission a fait savoir ce week-end que ces éléments ne pouvaient pas être comptabilisés.

« Sur base de cela, j’ai demandé à la ministre de poursuivre les négociations », a indiqué le Premier ministre soulignant la nécessité de conclure « un accord réalisable et réaliste » faute de quoi la Belgique risque une amende infligée par la Commission européenne.

Mais pour l’opposition, la défense du Premier ministre ne tient pas la route alors que les entités du pays tentent depuis six ans au moins d’accorder leurs violons et que la ministre fédérale de l’Energie Marie Christine Marghem (MR) avait assuré elle-même mardi en commission de la conclusion d’un accord aussitôt démenti par le vice-premier ministre N-VA Jam Jambon. Ce dernier avait notamment fait valoir les charges trop élevées consenties par la Flandre dans cet accord.

Vers un « BHV climatique » ?

Cela risque de devenir votre « BHV climatique, et vous en serez responsable », a lancé la cheffe de groupe PS Laurette Onkelinx, selon qui le problème n’est nullement technique mais inhérent au diktat de la N-VA. « Les gouvernements Michel I et Bourgeois Ier vont à Paris tels des négationnistes climatiques », a fustigé la présidente de Groen Meyrem Almaci à un mois du début de la conférence COP 21.

Michel de Lamotte (cdH) s’est dit « stupéfait » de l’annonce d’une renégociation alors qu' »embrassades à l’appui », les quatre ministres de l’Environnement avaient annoncé avoir scellé un accord.

« J’entends que l’accord sera renégocié, la N-VA parvient donc à remettre en cause toutes les décisions de votre gouvernement », a constaté la députée sp.a Marleen Temmerman.

Mais pour Damien Thiéry (MR), le jeu de l’opposition ne vise qu’à faire passer le réchauffement climatique pour une question « communautaire ». Il a appelé à un « dialogue constructif » au parlement en vue de la conférence de Paris.

Le gouvernement flamand demande à la ministre Schauvliege de renégocier

Le gouvernement flamand, de son côté, a donné vendredi à la ministre en charge de la politique climatique Joke Schauvliege un mandat pour renégocier l’accord intervenu samedi dernier entre les quatre ministres régionaux et fédéral du Climat sur le « burden sharing », la répartition intra-belge de l’effort climatique.

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