Le coronavirus a fait prospérer le crime organisé

Si la crise sanitaire a fait tourner l’économie « régulière » au ralenti, l’économie souterraine, en revanche, se porte plutôt bien. La Cellule de traitement des informations financières (Ctif) a dénoncé à la justice des transactions suspectes pour un montant total d’1,64 milliard d’euros en 2020, annoncent samedi Le Soir et L’Echo.sur base du rapport annuel de cet organisme.

C’est plusieurs centaines de millions d’euros de plus que les années antérieures (1,15 milliard d’euros en 2019) et même un milliard d’euros de plus qu’en 2015.

La cellule a reçu l’an dernier 31.605 signalements émanant de banques (plus de la moitié des signalements), d’établissements de paiement, de notaires et de Bpost notamment, soit une augmentation de plus de 20% par rapport à 2019.

La cellule anti blanchiment belge a également transmis l’an dernier au parquet 1.228 nouveaux dossiers, un nombre là aussi en hausse par rapport aux années précédentes.

« La pandémie et la crise sanitaire prouvent que les fraudeurs et les criminels font montre d’une grande adaptabilité aux changements de circonstances économiques ou à l’émergence de situations extrêmes, s’appropriant la devise never waste a good crisis », expliquent Philippe de Koster, président de la Ctif, et le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw, en introduction du rapport annuel.

Au plus fort de la crise sanitaire, on a assisté à une recrudescence des mécanismes de fraude. S’il s’agissait au départ essentiellement d’escroqueries liées au commerce de masques, de gel hydroalcoolique ou de faux médicaments, se sont ajoutés par la suite les dossiers de perceptions indues d’allocations de chômage ou de primes corona.

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