Bart De Wever et Jan Jambon © BELGA

Le « chauffeur à la Porsche » de Bart De Wever devient le chef de cabinet de Jambon

L’homme qui s’est fait remarquer en allant chercher le président de la N-VA en Porsche a été nommé au poste de chef de cabinet de Jan Jambon, ce qui ne plaît pas à certains militants de la N-VA. Même si le gouvernement Michel I n’est en place que depuis quatre jours, le parti a déjà été secoué par plusieurs polémiques depuis son entrée au fédéral.

La semaine dernière, Bart De Wever a quitté le quartier général du MR en Porsche. Comme si le choix de la voiture n’était pas suffisamment susceptible de provoquer les critiques, le chauffeur de Bart De Wever a jeté un papier par terre avant de partir sans ceinture dans le bolide. Si la scène a provoqué de nombreuses moqueries, certains n’ont pas apprécié le geste du chauffeur. Ainsi, le parlementaire flamand Wilfried Vandaele (N-VA) a publié le tweet suivant : « Op staande voet ontslaan die man » (Il faut virer cet homme sans préavis). S’il a très vite nuancé ces propos, il a déclaré à nos confrères de Knack.be que  » le chauffeur donne l’impression que les membres de la N-VA sont au-dessus de tout, ce qui n’est pas le cas. Nous sommes partisans de la liberté et de la responsabilité. Enfin, je ne crois pas qu’il recommencera ».

Les militants de la N-VA vexés

Cependant, l’affaire est loin d’être close puisque le chauffeur de la Porsche – Joy Donné – devient chef de cabinet de Jan Jambon, le numéro un de la N-VA au fédéral en tant que vice premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, un choix qui dérange certains membres du parti.

« Que quelqu’un sans feeling avec la N-VA, qui n’est pas un membre de la N-VA, fasse aussi rapidement carrière vexe un grand nombre de militants » nous confie un parlementaire. « Ils sont inquiets que cet homme censé veiller au respect de la ligne N-VA au sein du gouvernement manque de sensibilité » ajoute-t-il.

Joy Donné était conseiller au cabinet Finances depuis 2008. Il a donc travaillé pour Didier Reynders (MR) et Koen Geens (CD&V).

En outre, même si l’entrée de la N-VA au gouvernement fédéral a été votée pratiquement à l’unanimité, plusieurs voix se sont élevées contre le choix des ministres, une sélection jugée trop masculine. Au gouvernement flamand, à peine une ministre N-VA sur quatre est une femme (Liesbeth Homans) alors qu’au fédéral, la proportion n’est que d’une sur cinq (Elke Sleurs, secrétaire d’État).

Et comme si toutes ces critiques internes ne suffisaient pas, le parti, jugé trop peu communautariste depuis son entrée au fédéral, est également fustigé au sein du mouvement flamand. Ainsi, sur le site Doorbraak, Bart Maddens adopte un ton très ironique à l’égard de la N-VA et De Wever en particulier : « En tant que bourgmestre d’Anvers, De Wever veille aux premiers signes de radicalisation manifestés par de jeunes musulmans. En tant que président de la N-VA, il doit être aussi attentif à la « belgiquisation » de ses excellences. Peut-être qu’il devrait s’examiner pour vérifier qu’il ne présente pas de symptômes . On n’est jamais assez prudent ».

Ces polémiques nuancent l’euphorie affichée au congrès de la N-VA. Elles prouvent également que la N-VA est un parti comme les autres et que Bart De Wever peut éprouver des difficultés dans son parti. Il est plus facile pour le meilleur politique de sa génération de s’opposer à d’autres, que de gérer l’opposition manifestée par les siens.

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