Rudi Vervoort © THIERRY ROGE/BELGAIMAGE

‘Le cdH crée le chaos à Bruxelles sur base d’une non-information’

Le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS) critique l’attitude de la ministre bruxelloise du Logement, Céline Fremault, qui estimait samedi dans L’Echo qu’une autre coalition, sans le PS, devait être mise en place en Région bruxelloise.

Selon Mme Fremault, le scandale du Samusocial n’est pas limité uniquement à Bruxelles-Ville. Elle en veut pour preuve la tenue d’un séminaire du Samusocial en février dernier à Spa, en présence d’un membre du cabinet Vervoort et d’un membre du cabinet du ministre sp.a Pascal Smet. Des questions relatives au financement du bâtiment Poincarré ont été abordées, ont confirmé les deux intéressés au quotidien. La ministre affirme qu’elle ignorait la tenue de ce séminaire et y voit « des jeux d’influence » derrière son dos.

« Le cdH bruxellois feint de ne pas avoir été mis au courant des démarches conjointes entreprises par son cabinet, celui de Pascal Smet et celui du ministre-président afin de résoudre ensemble le financement des travaux indispensables à réaliser sur le bâtiment Poincarré, utilisé par le Samusocial dans le cadre des dispositifs sans abris », dénonce samedi dans un communiqué le cabinet du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort. Ce communiqué est accompagné d’une copie d’un courriel attribué à Stéphane Nicolas, directeur du cabinet de la ministre Fremault.

Le discours de la cheffe de file du cdH bruxellois « est contredit par un mail de son chef de cabinet qui se félicite avec ses collègues de la proposition de solution (de financement) proposée par le cabinet du ministre-président en la qualifiant de bonne idée », dénonce le cabinet de Rudi Vervoort.

« A l’occasion de son séminaire de travail qui s’est déroulé le 25 février, le Samusocial a intégré une séance relative à la problématique des bâtiments et des places d’accueil à Bruxelles. Le directeur adjoint du ministre-président y a été invité pour que lui soit présenté, en présence des directeurs et d’un architecte, l’état de la situation du bâtiment Poincarré acheté par la Région », explique le cabinet Vervoort.

« Au cours des réunions des directeurs de cabinet suivantes, en mars, aucune solution pour le financement des travaux nécessaires au bâtiment ne se dégageait. La proposition de mettre en commun les compétences des trois ministres pour rechercher une solution via le financement des communes a été soulevée et un groupe de travail composé des trois directeurs de cabinet (Smet, Fremault et Vervoort) a été mis sur pied. Une réunion s’est tenue le 31 mars en présence des directeurs de cabinet de Rudi Vervoort et Céline Fremault. »

« Il y a été présenté une note évoquant le cadre d’un possible appel à projets, visant notamment le Samusocial et son implantation dans le projet Poincarré, et destiné à soutenir les communes qui souhaitaient renforcer le nombre de places disponibles en Région bruxelloise. » C’est celle-ci qui est qualifiée de ‘bonne idée’, indique le cabinet du ministre-présdident.

« Aujourd’hui, le cdH feint de ne pas avoir été au courant des contacts qui ont été entrepris en février. En réalité, la « perte de mémoire » actuelle du cdH sert au montage d’une soi-disant « affaire » qui lui permet d’avoir un prétexte pour annoncer son souhait de débrancher la prise du gouvernement bruxellois. »

Smet ne réagit pas au plaidoyer de Fremault

Le cabinet de Pascal Smet confirme pour sa part que sa collaboratrice, également commissaire du gouvernement au Samusocial, était au séminaire pour une réunion de travail. Mais elle y est venue commenter une ordonnance sur la protection des sans-abri. Elle n’y serait pas restée tout le week-end et a payé elle-même tous les frais.

M. Smet ne réagit pas au plaidoyer de Céline Fremault en faveur d’un changement de majorité. On s’étonne toutefois au sein du parti socialiste flamand que la ministre cdH se soit tellement irritée de l’absence du commissaire de gouvernement issu de son cabinet. Selon le sp.a, par le passé, elle-même a eu, de son côté, des entrevues avec des organisations comme le Samusocial et cela n’a jamais constitué un problème. « Ce n’est pas comme si deux ministres de la Commission communautaire commune devaient fonctionner comme des siamois », indique-t-on au parti de Pascal Smet. L’indignation de Mme Fremault est considérée comme une pièce d’une « manoeuvre politique plus large ».

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