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Le CD&V coupé en deux sur la Vivaldi, alors que revoilà… la bombe Arco

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Le parti social-chrétien flamand traverse une crise existentielle. Pour aller pouvoir sans la N-VA, « c’est fifty/fifty », écrivent nos collègues de Knack. Tandis que les lésés de la coopérative Arco se font réentendre.

Sale période pour le CD&V. Le parti social-chrétien flamand a accepté du bout des lèvres de « donner une chance » à la coalition Vivaldi, la semaine dernière. Mais la perspective de gouverner sans la N-VA déconcerte en interne – et c’est un euphémisme de le dire. La nervosité du président Joachim Coens, lundi à l’occasion du bureau, s’expliquait par une incompréhension au sujet des textes transmis par les préformateurs, dans lesquels une série d’engagements n’étaient pas repris. Mais la fronde de mandataires locaux opposés à cette participation joue un rôle tout aussi important, si pas davantage.

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Nos collègues de Knack ont mené l’enquête sur le sentiment qui prévaut au sein du parti et ce n’est pas serein: « C’est très difficile, c’est vraiment fifty-fifty », entend-on au sujet de la coalition Vivaldi. En toile de fond, une crise existentielle ressurgit pour ce parti qui est tombé à son plancher historique lors des élections de 2019 – autour des 15%.

Avant de se lancer dans la discussion Vivaldi, soulignent nos confrères, Joachim Coens avait envoyé un mail en interne pour préciser que le parti voulait se montrer « constructif », mais qu’il serait intransigeant au sujet de sept lignes de fracture. Les voici: une revalorisation structurelle des soins de santé, une fiscalité honnête, une relance durable de l’économie, l’augmentation du pouvoir d’achat des citoyens, la prise en compte des plus fragiles (avec une allusion à la réforme de l’IVG), une autorité plus efficace (avec davantage de pouvoir aux entités fédérées) et une trajectoire budétaire crédible.

Certains mandataires locaux se sont étonnés de voir le président s’avancer si franchement dans la piste sans la N-VA, ce qui n’était pas précisé explicitement dans le courrier. Un certain nombre d’entre eux comprennent qu’il n’y a guère le choix si l’on veut éviter de nouvelles élections – et dieu sait alors ce qu’il adviendrait du parti. Mais l’autre moitié s’insurge sur les tonalités suivantes: « Cette coalition n’a pas de majorité en Flandre » ou « Le CD&V ne sert pas à dépanner le pays ».

Tom Thijsen, bourgmestre de Kortessem, dit à Knack que la mission du CD&V consiste avant tout à appliquer loyalement l’accord du gouvernement flamand avec la N-VA et l’Open VLD et, de là, il doit chercher à peser sur le fédéral. Car le parti n’est mathématiquement pas indispensable à la majorité fédérale: l’arc-en-ciel (socialistes, libéraux et écologistes) comptabilise 76 sièges sur 150 à la Chambre.

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Comme si cela ne suffisait pas, une autre pression maximale s’opère sur le CD&V sous la forme… du dossier Arco, selon le site Business AM NL. L’association ArcoClaim, qui réunit les coopérateurs lésés par la faillite de Dexia, a envoyé un courrier aux négociateurs de la Vivaldi pour leur demander de trouver une solution.

La coopérative Arco était un des grands actionnaires de Dexia et a sombré avec la chute de la banque lors de la crise financière de 2008. Pas moins de 800 000 personnes ont perdu en moyenne 2000 euros dans l’affaire, soit un montant total d’environ 1,5 milliard. Le gouvernement Michel, sous la pression du CD&V, s’était engagé à trouver une issue, mais cela n’a pas eu lieu.

Ce fantôme, en plus des dissensions en interne, risque bien de gâcher les nuits du président Joachim Coens.

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