Edouard-Jean Empain © Isopix

Le baron Edouard-Jean Empain est décédé

L’ancien président du groupe Empain-Schneider, le baron Edouard-Jean Empain est décédé à l’âge de 76 ans, annoncent jeudi les sites du groupe IPM et L’Echo.

Président-directeur-général du groupe Empain-Schneider de 1971 à 1981, l’ancien homme d’affaires était devenu célèbre malgré lui lors de son enlèvement, devant son domicile parisien, en 1978.

Captif durant plus de 60 jours par des ravisseurs qui réclamaient une rançon initiale de 80 millions de francs français, le baron Empain avait eu une phalange coupée, dès le premier jour, pour faire pression sur sa famille. Ses ravisseurs avaient été condamnés en 1982 à des peines de 5 à 20 ans de prison.

Le baron Edouard-Jean Empain, héritier d’un empire enlevé dans les années 1970

Le baron Edouard-Jean Empain est né le 7 octobre 1937 à Budapest (Hongrie). Hériter de l’empire Empain, celui qui fut président-directeur-général (PDG) du groupe Empain-Schneider est plutôt connu à cause de son enlèvement, à Paris, le 23 février 1978. Son calvaire aura duré 63 jours, lors desquels ses ravisseurs lui ont même coupé une phalange. L’industriel est décédé ce jeudi, à l’âge de 80 ans.

Le 23 février 1978, le baron est enlevé devant son domicile parisien. Ses ravisseurs réclament 80 millions de francs pour sa libération. Afin de mettre la pression sur la famille, ils lui coupent une phalange dès le premier jour du rapt. Après soixante-trois jours de calvaire, le baron est finalement libéré. Ses ravisseurs avaient été condamnés en 1982 à des peines de 5 à 20 ans de prison.

Alain Caillol, un des cerveaux de cet enlèvement, a sorti un livre « Lumière », en 2012, pour expliquer son geste. Dans une interview au Figaro réalisée à la sortie de l’ouvrage, il raconte que le choix s’est porté sur M. Empain, après avoir envisagé Marcel Dassault ou Liliane Bettencourt, à la lecture du « Canard enchaîné », qui faisait mention de licenciements massifs de la part de l’industriel belge. « C’était une histoire de gros sous et de symbole. Empain était la caricature du capitaliste sauvage », expliquait-il ainsi. Il évoque aussi les conditions de détention « hyperdures, au milieu d’une galerie souterraine longue de plusieurs kilomètres, sans eau, ni chauffage. Enchaîné à la cheville pendant trente jours dans le noir et le silence absolu, Empain avait perdu toute notion du temps… »

Cet enlèvement spectaculaire a fortement inspiré le monde artistique et notamment Lucas Belvaux, qui a librement puisé dans ce fait divers pour son film « Rapt », sorti en 2009.

Le Belge refusait toutefois de n’être défini que par ce calvaire enduré. « Vouloir résumer l’histoire de la famille Empain par un rapt crapuleux qui a duré deux mois, c’est un peu court », déclarait-il ainsi en 2015, invité au Grand oral Le Soir-La Première. « J’ai tout de même doublé le groupe Empain pendant mes dix ans de présidence et si la France dispose aujourd’hui d’un outil nucléaire, c’est quand même grâce à moi », s’exclamait-il encore à l’époque.

Le baron était l’héritier d’un empire industriel, fondé par son grand-père, le baron Edouard Louis Joseph Empain, au 19e siècle. Ce dernier, né en 1852 à Beloeil, avait construit sa dynastie en investissant dans les chemins de fer ou en participant à la création du métro parisien en 1898. Il avait aussi créé au début du siècle dernier Héliopolis, une nouvelle ville aujourd’hui absorbée dans Le Caire, la capitale égyptienne. Edouard-Jean Empain avait d’ailleurs émis son souhait, lors du Grand oral, d’être enterré dans cette ville.

Edouard-Jean Empain était PDG du groupe Empain-Scheinder. Le groupe ne se relèvera pas du rapt commis en 1978. « On n’attend pas que vous reveniez », témoignait-il en 2015 à la RTBF et au Soir. Le groupe est désormais nommé Schneider Electric SE, qui se présente comme le « leader » en termes de gestion électrique (moyenne tension, basse tension et énergie sécurisée), et dans les systèmes d’automatismes.

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