© BELGA - BAS BOGAERTS

Laurent au Congo : les confidences d’Herman de Croo

Invité par des proches du président Kabila, Laurent décide, contre vents et marées, de se rendre au Congo. Herman de Croo, vétéran de la politique, raconte.

« J’ai tenté de le dissuader d’entreprendre ce voyage à connotation politique, explique Herman De Croo. Mais le prince m’a répondu qu’il avait déjà son ticket et que ses rendez-vous congolais étaient fixés. Quand il a reçu la lettre de mise en demeure envoyée par le Premier ministre, il m’a rappelé. Je lui ai dit qu’il n’avait qu’à se servir de cette lettre pour justifier, auprès des Congolais, l’annulation de son voyage. Peine perdue : deux jours plus tard, il m’a contacté… de Kinshasa ! »

Pour De Croo, si Joseph Kabila et Moïse Katumbi, gouverneur du Katanga, ont tenu à rencontrer le prince au cours de son séjour, « c’est parce que Laurent, dans l’imaginaire des Congolais, a tout le prestige d’un fils de roi. Sa présence manifestait une forme de soutien au président élu. » Quand on demande à l’ancien ministre libéral flamand si la problématique de l’environnement était, selon lui, la seule et unique motivation de Laurent et de sa délégation de quatre personnes (dont un avocat français spécialisé dans les fusions et acquisitions minières), De Croo émet un doute.

A la question plus précise « le prince, qui s’est rendu non seulement au Congo, mais aussi en Angola et, lors de précédents voyages, en Libye, fait-il, ou non, du business en Afrique ? », il finit par répondre qu’il n’y mettrait « sans doute pas la main au feu, dans un sens comme dans l’autre ». Il ajoute : « Le danger, pour Laurent, est le suivant : il pourrait bien lui arriver d’être manipulé. »

Pour Pierre Legros, qui a accompagné le prince en RDC, l’aspect le plus important du périple était « l’installation de microcentrales électriques dans les villages. Le prince a été impressionné par la misère et le dénuement qui règnent dans des bidonvilles de tôle ondulée, raconte l’avocat. Il a visité des dispensaires dépourvus d’équipement, où les interventions se font à la lumière d’une bougie. Un pays comme le Congo devrait être équipé de panneaux photovoltaïques. » Et la rencontre avec Kabila ? « Elle n’a pas duré plus de cinq minutes, répond Me Legros, le temps pour le président de serrer des mains et de remercier le prince Laurent. »

O.R. ET V.C.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire