La Wallonie ressort son triple budget pour faire face à la crise

Confronté à la crise sanitaire et à son cortège de conséquences économiques, le gouvernement wallon a ressorti, pour 2021, son triple budget, une astuce déjà utilisée lors de l’ajustement budgétaire de juillet. Dans les calculs de l’exécutif – qui réitère au passage sa promesse de ne pas lever de nouvelles taxes – , on trouve donc un budget ordinaire, une enveloppe covid et une autre destinée « à la relance, à la résilience et à la transition. »

Ceci posé, la trajectoire budgétaire, à l’ordinaire, garde le cap d’un retour à l’équilibre en 2024, avec un déficit public prévu de 400 millions en 2021; de 207 millions en 2022; de 274 millions en 2023 avant un retour à l’équilibre l’année suivante.

Dans ce budget initial 2021, les recettes s’élèvent à 13,8 milliards d’euros et les dépenses à 17,593 milliards pour un solde brut à financer de -3,783 milliards d’euros.

L’enveloppe covid, elle, comprend 361 millions d’euros pour les dépenses liées à la crise, 202 millions pour un buffer – une provision – covid « afin de faire face à un rebond éventuel de l’épidémie » l’année prochaine et 225 millions de baisse de recettes, soit un total de 788 millions d’euros qui s’ajoutent aux 2,093 milliards de 2020, soit un total estampillé covid de 2,881 milliards d’euros « à ce stade ».

Enfin, l’enveloppe consacrée à la relance et à la transition s’élève pour sa part à 1,684 milliard d’euros, dont 606 millions pour le Plan wallon de Transition; 250 millions liquidés sur les 500 millions engagés en 2021 pour Get Up Wallonia et 577 millions pour la relance dans les crédit des différents ministres et des Unités d’administration publique (UAP).

Face à ces chiffres se pose inévitablement la question des moyens de financement. Selon le ministre du Budget, Jean-Luc Crucke, 449 millions de préfinancement seront réalisés en 2020. A ce jour, seuls 149 millions ont été engrangés « mais l’objectif est d’augmenter ce montant d’environ 300 millions d’ici la fin de l’année ».

Quelque 400 millions seront également tirés de la mobilisation des trésoreries des UAP en cas de besoins spécifiques; 100 millions supplémentaires sont attendus de la mobilisation de l’épargne privée et 496 millions des financements européens. « Nous recevrons 396 millions fin 2020 dans le cadre du programme européen SURE, qui vise à financer les dépenses en matière de maintien du pouvoir d’achat des travailleurs, et 100 millions supplémentaires seront requis en 2021 via la BEI dans le cadre du plan du logement social », a détaillé à ce sujet le ministre Crucke.

Parallèlement, un appel aux marchés sera lancé pour un maximum de 3,5 milliards en 2021. « La crise sanitaire nous demande une adaptation constante, notamment de nos budgets et de nos sources de financement. La situation d’urgence que nous vivons actuellement nous impose également un travail de flexibilité accru afin de permettre à notre Région de répondre rapidement et efficacement aux besoins qui évoluent jour après jour », a résumé Jean-Luc Crucke. « Depuis le début, le gouvernement wallon applique une logique simple, celle de faire passer l’urgence en priorité et de répondre à celle-ci en faisant preuve d’une rigueur absolue de gestion », a-t-il conclu.

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