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La Vivaldi a le coeur qui penche au centre-gauche (analyse)

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

La coalition en gestation n’est ni la continuité du gouvernement Michel, ni une rupture complète. Où se situe-t-elle? C’est un symbole important, sous la pression des extrêmes. Les libéraux n’ont « pas obtenu de totem ».

Les négociateurs de la Vivaldi entament ce vendredi les discussions sur les derniers points de sujets qui fâchent. Chacun des partis à la table tente déjà de « vendre » les acquis obtenus dans le programme de gouvernement, avec cette question plus que symbolique à la clé: la Vivaldi sera-t-elle plus à gauche ou plus à droite que ses prédécesseurs ou que le fruit de la tentative de discussion entre le PS et la N-VA?

La question se pose en ces termes et la réponse est à la fois difficile à apporter, mais d’une importance symbolique cruciale pour les partis. Car les extrêmes salivent déjà de part et d’autre de ce « centre » qui se trouve contraint dans son ensemble contraint de forcer une majorité fédérale.

Il fallait entendre le populiste de gauche Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB, pérorer jeudi soir à la RTBF pour comprendre que l’extrême gauche va tirer sur sa gauche, forcément, pour tenter de tirer profit de la présente conjointe au gouvernement du PS et d’Ecolo. Slogan? Il s’agit de la « continuité de la Suédoise » MR – N-VA : pension laissée à 67 ans, pas d’impôt sur la fortune, revalorisation insuffisante des revenus pour les petites gens… Avec ce leitmotiv d’un simplisme confondant, mais bien plus compliqué et nuancé dans la vraie vie : il faut faire payer la crise aux riches. Ce parti veut sortir du cadre et n’est en réalité pas prêt à prendre la moindre responsabilité, si ce n’est saupoudrer du rêve à bon compte. La Vivaldi est cependant, pour lui, du pain béni.

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A droite, en Flandre, la N-VA se préparer à « briser dans l’opposition » les « amis bleus qui se mettront à genoux », pour reprendre les termes « délicats » de son président, Bart De Wever. Son collègue Theo Francken a reconnu ce vendredi devant la gauche matin sur LN24 que l’image était un peu forte, mais les attaques sur le fond demeurent. « Les différences seront nombreuses » avec la tentative de former une majorité entre socialistes et nationalistes, insiste l’ancien secrétaire d’Etat à l’Asile. Qui relaie avec délectation ce constat évoqué dans la presse flamande: « Dans les milieux socialistes, on laisse entendre que Lachaert (président de l’Open VLD) n’a pas obtenu plus qu’une boîte vide« .

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Voilà ce qui justifiait en partie la sortie de Georges-Louis Bouchez, président du MR, la semaine dernière dans l’hebdomadaire Humo, avec une crise sérieuse à la clé. Il avait affirmé que la Vivaldi serait « plus à droite » que la discussion PS – N-VA, mais c’était en réalité une façon d’exprimer un voeu pour qu’il en soit ainsi. Les libéraux francophones sont finalement revenus autour de la table en ayant obtenu un « stop fiscal », dont le fait qu’il n’y aura pas de taxation (supplémentaire) du patrimoine et de cadastre des fortunes. Le texte, se sont empressés de relancer en off ses adversaires, laissent ouvertes la possibilité d’un débat à ce sujet et de nouvelles taxes sont au menu (notamment sur les géants du net). Même un libéral retweete cet article de La Libre : « Pourquoi le gouvernement Vivaldi promet d’être instable. Tous les partis, sauf les libéraux, ont décroché des totems, des victoires à brandir devant l’électeur. « Sauf les libéraux…

https://twitter.com/LeVif/status/1307662405107941377LEVIF / L’EXPRESShttps://twitter.com/LeVif

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En réalité, les analyses nuancées de l’accord en gestation – rappelons quand même que les discussions sont toujours en cours – soulignent que le coeur de la Vivaldi penche plutôt au centre-gauche, ce qui semble assez normal au vu de sa composition. Notamment parce que l’on y retrouve un investissement important dans la sécurité sociale ou une revalorisation des petites pensions (à 1500 euros, avec la nuance importante que ce peut être… brut ou net). La fibre verte est palpable aussi avec la sortie maintenue du nucléaire en 2025, un plan climat ou des mesures sur les voitures de société. Ceci étant dit, les acquis de la Suédoise ne sont pas détricotés, ce qui est… déjà une victoire pour les bleus.

Cette évaluation du fond du programme jouera-t-elle un rôle, ensuite, sur la répartition des postes et celle, importante, du futur locataire du Seize ? Les libéraux vont-elles monnayer ces inflexions sur le fond? Il reste une petite semaine avant la date du 1er octobre.

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