Rudi Vervoort, ministre-président bruxellois © BELGA/Nicolas Maeterlinck

La situation de monopole du Samusocial favorisée par le désamour communautaire

Le fait d’avoir laissé au Samusocial – une asbl – la gestion d’une mission de protection, en principe du ressort d’un pouvoir public, est lié à l’absence de volonté politique d’investir le champ bi-communautaire bruxellois, a affirmé Rudi Vervoort, devant la commission d’enquête parlementaire.

« Ce qui nous réunit ici, ce n’est pas un problème politique ou de relations entre partis, c’est le fait qu’en termes de gouvernance, certains administrateurs se sont octroyé des jetons de présence en toute opacité, à l’insu des ministres du collège réuni de la Commission Communautaire Commune », a notamment affirmé M. Vervoort (PS), devant les commissaires.

Plus largement, le ministre-président bruxellois a souligné le contexte dans lequel il n’a pas été possible de prendre la mesure d’une série de problèmes.

A ses yeux, la Commission Communautaire Commune (Cocom) a eu, jusqu’il y a très peu, tout de l’enfant non désiré, au point que nombreux furent ceux qui prédisaient sa fin, jusqu’à la dernière réforme de l’Etat.

« La Cocom a été le produit du fédéralisme de la méfiance. Une illustration: le budget particulièrement étroit dont elle disposait jusqu’en 2014 (90 millions d’euros), pour l’essentiel consacré à des budgets d’infrastructure de fonctionnement sans réelle marge de manoeuvre », a expliqué Rudi Vervoort.

Selon lui, il s’agit aussi d’une entité où les ministres ont choisi de se mettre à deux sur chaque compétence pour être sûrs de surveiller en permanence son voisin, une entité où il y a des délibérations jusqu’à la décision qui doit être collégiale, avec des doubles majorités au parlement, et une administration réduite jusqu’il y a peu à sa plus simple expression. Un seul fonctionnaire est chargé de contrôler deux cents associations. Le ministre-président y est par ailleurs empêché d’exercer des compétences.

Conséquence: « des ministres ont pu accepter de gérer une matière pendant des années dans un climat d’opposition avec un acteur privé, sans proposer pour autant d’alternatives publiques crédibles », a encore dit Rudi Vervoort.

Pour lui, ce n’est donc pas un hasard si l’on n’a jusqu’à présent jamais développé un outil de gestion public du « sans-abrisme » propre à cette institution.

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