La RTBF licencie une cadre soupçonnée d’avoir fait fuiter le vrai salaire de Philippot

Le conseil d’administration de la RTBF a validé vendredi le licenciement d’une cadre soupçonnée d’avoir fait fuiter en 2019 le salaire réel de l’administrateur général de la radio-télévision publique Jean-Paul Philippot, bien supérieur au plafond légal de 245.000 euros.

Réuni vendredi après-midi, les administrateurs ont confirmé, par 11 voix contre 1, la décision de démission d’office de Christine Sprumont (licenciement avec effet immédiat, mais avec conservation du droit au chômage et de pension) prise précédemment par le conseil de discipline de l’entreprise publique. L’information a été confirmée vendredi par son avocat ainsi que la RTBF.

Ancienne responsable du service administratif des ressources humaines de la Cité Reyers, Mme Sprumont est soupçonnée d’avoir fait fuiter les rémunérations réelles du patron de la RTBF afin de saper sa crédibilité, ce que conteste l’intéressée, engagée depuis des mois dans un bras-de-fer administrativo-juridique avec son employeur.

Mme Sprumont avait signalé dès 2018 en interne que le salaire de l’administrateur général tel que publié dans les rapports annuels de la RTBF depuis 2016 n’était pas conforme à la réalité, M. Philippot touchant bien au-delà du plafond légal de 245.000 euros bruts défini par le gouvernement de la Fédération en 2012 déjà.

Un rapport d’un cabinet d’avocats spécialisés avait d’ailleurs alerté l’administrateur général de cette situation dès 2017, mais ce dernier n’aurait rien entrepris pour corriger le tir.

Déjà évoqués par le passé, ces dépassements de salaires de M. Philippot allaient toutefois faire l’objet de nouvelles révélations dans la presse fin 2019. Embarrassée, la ministre des Médias, Bénédicte Linard (Ecolo), allait alors contraindre M. Philippot à rembourser quelque 60.000 euros de trop perçus pour la période 2014-2018, tout en lui demandant d’abandonner 40.000 euros de bonus pour l’année 2019.

Interrogée vendredi, la RTBF n’a pas souhaité commenter la décision de son conseil d’administration. Contacté par Belga, l’avocat de Mme Sprumont, Me Xavier Close, a confirmé de son côté qu’il contesterait la sentence devant le Conseil d’État.

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