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La réduction de l’E40 est « un délire », selon Touring

Le plan de la Région bruxelloise de réduire de moitié le nombre de bandes de l’E40 entre Louvain et Bruxelles pour 2017 a provoqué des réactions de la part des organisations de mobilité.

Alors que Touring parle de « délire » et s’interroge sur la pertinence de laisser la politique de mobilité aux mains de « politiciens myopes » à la place d’experts, la fédération belge de l’automobile et du cycle (Febiac) y voit une « énième preuve du manque flagrant de vision globale de la mobilité à Bruxelles ». Pour le VAB, la décision de la Région calque avec l’évolution observée dans plusieurs villes européennes.

Touring estime lundi dans un communiqué que c’est « le monde à l’envers ». Pour l’organisation, le plan correspond à une politique claire de la Région d' »empêcher la circulation et créer des files artificielles ». Touring se demande dès lors si réduire le nombre de bandes n’est pas une fin en soi, étant donné l’absence de bonne alternative.

Si, de prime abord, la Febiac ne se dit pas opposée à une évaluation permanente du réseau routier et de l’infrastructure, elle regrette toutefois qu’aucune analyse d’impact n’ait été réalisée concernant ce projet et qu’il n’ait pas été communiqué aux autres parties prenantes ainsi qu’aux autres régions. « Ce genre de décisions structurelles ne peuvent être prises sans que leurs conséquences soient chiffrées au préalable et sans que des alternatives de mobilité attractives soient proposées. Des parkings de dissuasion, des hubs multimodaux, un réseau routier fluide, des tunnels sécurisés, des lignes de métro et de bus confortables ou encore un système de voitures partagées bien rodé… Il doit d’abord y avoir de vraies alternatives avant que la capacité sur les bandes de circulation de l’E40 soit réduite. »

Pour le VAB, la décision est moins surprenante. « En fait, c’est un choix assez logique, on voit que dans de nombreuses autres villes européennes, les voitures sont écartées du centre », explique le porte-parole Maarten Matienko.

Mais, la différence avec ces autres villes, comme Oslo ou Londres, est qu’une solide alternative a été prévue pour les navetteurs. La question du RER devrait être réglée, par exemple. « Son implémentation dure beaucoup trop longtemps. On peut en déduire que notre politique de mobilité n’est pas efficace. »

Touring estime dès lors que cette compétence ne devrait plus être confiée à des « politiciens myopes qui veulent uniquement servir leur propre idéologie ou utopie ».

Quatre bandes de circulation seront maintenues, affirme R. Vervoort

L’option de réaménagement retenue par la Région bruxelloise pour l’accès à Bruxelles via l’E40 provenant de Liège prévoit la suppression de deux, et non trois bandes de circulation sur six, a affirmé lundi en fin de journée, le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort. Celui-ci a confirmé la stratégie du gouvernement régional bruxellois de revaloriser l’image de l’entrée est de Bruxelles, via une série de mesures au rang desquelles la requalification en boulevard urbain d’une portion de l’E40, la mise en place d’un espace public « évolutif » le long des voies ou encore la construction progressive de logements et d’équipements.

Le projet de rétrécissement de la fin de l’E40 à l’entrée de Bruxelles doit se concrétiser en 2017, dans un premier temps via un dispositif provisoire, avait indiqué dimanche soir la RTBF.

« La première phase de réaménagement du segment routier aura lieu, à l’issue du déclassement de son statut d’autoroute », a expliqué lundi le ministre-président bruxellois.

Selon Rudi Vervoort, cela signifie qu’à l’entrée de la ville, les flux automobiles seront réorganisés sur quatre bandes: une pour chacun des 3 tunnels de sortie de l’E40 vers Meiser, Montgomery et Schuman et une quatrième qui permet de gérer l’insertion de la bretelle « Communautés » et la sortie de la voie Emeraude/Diamant.

« Il n’a jamais été confirmé que l’entrée dans Bruxelles passera de deux fois six bandes à deux fois trois bandes’. La réflexion qui a suivi l’adoption du schéma directeur nous a en effet amené à trancher en faveur de l’aménagement, à terme, de deux fois quatre bandes de circulation », a conclu le ministre-président.

Pour le chef de file du gouvernement bruxellois, l’objectif de la Région n’a pas changé. La réduction du nombre de bandes n’aura aucune incidence négative sur le flux de circulation et ne réduira en rien la capacité routière.

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